Mercredi dernier, Le Conseil économique social et environnemental (Cese) s’est penché sur la question du positionnement de l’e-cigarette dans le cadre de la présentation d’un avis relatif aux addictions au tabac et à l’alcool. Pour les rapporteurs vapoter serait un bon moyen pour arrêter de fumer !
OFFICIALISER L’E-CIGARETTE COMME OUTIL DE SEVRAGE TABAGIQUE !
Le Conseil économique social et environnemental (Cese) s’est penché sur cette question ce mercredi, dans le cadre de la présentation d’un avis relatif aux addictions au tabac et à l’alcool. Les rapporteurs, le mutualiste Etienne Caniard et la pharmacienne Marie-Josée Auge-Caumon, se sont fait une opinion sur le sujet : pour eux, vapoter est un bon moyen pour arrêter de fumer.
« Sur la réduction des risques, l’Etat hésite sur certaines pratiques et nous essayons d’être un peu plus courageux » – Marie-Josée Augé-Caumon
Ils préconisent de « positionner la cigarette électronique avec ou sans nicotine parmi les autres dispositifs de sevrage tabagique », gommes, patchs ou médicaments, d’en faire la publicité et de former les professionnels de la santé à l’accompagnement des décrocheurs-vapoteurs. Selon l’Académie de médecine, rappellent-ils, la toxicité de la cigarette électronique est réduite car elle ne contient pas certaines substances cancérigènes, l’oxyde de carbone et les aldéhydes volatils « qui accroissent les effets recherchés de la nicotine ».
UNE PRUDENCE EXCESSIVE DES POUVOIRS PUBLICS
Les rapporteurs regrettent donc « l’encadrement très contraignant dont est l’objet la cigarette électronique qui traduit une prudence probablement excessive des pouvoirs publics ». Ils accusent le niveau de taxes très élevé et la réglementation restrictive de la publicité, « identiques dans leurs effets à ceux du tabac ».
« Concernant les exemples dans le cadre du tabac, on voit bien que tout le monde hésite sur la cigarette électronique, et bien nous on tente justement de montrer ça peut être utile et que les études doivent être menées pour le faire. » – Marie-Josée Augé-Caumon
En revanche, ils ne vont pas jusqu’à formuler une préconisation de remboursement de la cigarette électronique comme instrument de sevrage tabagique, alors que par ailleurs, ils considèrent qu’il faudrait prendre en charge intégralement les substituts nicotiniques actuels.
Ce changement de statut de la cigarette électronique ne doit pas être un blanc-seing pour l’industrie du tabac, tempèrent toutefois les rapporteurs. D’une part, il est juste d’interdire la vente aux mineurs et le vapotage dans certains espaces publics . D’autre part, dans cette démarche de prévention, il faut tenir à distance l’industrie, et notamment l’empêcher de « semer la confusion » en faisant la promotion de ses produits tabagiques chauffés qui n’ont rien à voir avec la cigarette électronique.
Etienne Caniard et Marie-Josée Augé-Caumon, au nom de la section des affaires sociales et de la santé, présidée par Aminata Koné, ont présenté à l’occasion de la plénière du 9 janvier le projet d’avis « Les addictions au tabac et à l’alcool« . L’avis a été adopté avec 133 voix pour, 33 contre, 6 abstentions. Pour consulter cet avis rendez vous ici.
Source : Lesechos.fr