Quelques jours après la mise à jour de l’avis du haut conseil de la santé publique sur la cigarette électronique (Voir l’article), L’Aiduce s’exprime et propose un communiqué en expliquant que cela pourrait être bien mieux.
« Le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) vient de publier une mise à jour de son avis sur la cigarette électronique, ce mercredi 24 février 2016.
Plusieurs points positifs sont à relever dans ce rapport, notamment en ce qui concerne les données cliniques (innocuité pour les tiers, efficacité constatée par les professionnels de santé qui sont au contact de la réalité du terrain, expériences des patients, reconnaissance du rôle de la cigarette électronique dans la réduction des risques). Ces observations soulignent la légitimité de nos demandes, et rendent caduques plusieurs conclusions antérieures.
Demeurent malheureusement encore de nombreux sujets pour lesquels les éclaircissements apportés par différents experts n’ont pas été entendus ou retenus. En effet, en dépit des précédentes conclusions et assez paradoxalement, l’amalgame tabac / cigarette électronique reste de mise au nom de la supposée « renormalisation du comportement ». A ce titre le HCSP invite les pouvoirs publics à prononcer les mêmes restrictions de liberté pour les vapoteurs que pour les fumeurs et à aller même au-delà des mesures d’interdiction déjà proposées dans la loi de santé de Madame Touraine.
Une fois encore, les risques liés à la nicotine sont ressassés et tambourinés sans que les principaux et véritables dangers liés au tabagisme (goudrons, particules, monoxyde de carbone) ne soient même évoqués.
Il demeure une fois de plus évident que le HCSP rejette les données existantes tout en fondant son avis sur des suppositions qui n’ont été corroborées par aucune étude, ou qui nient simplement la réalité, quitte à spéculer sur de possibles dérapages qui n’ont à ce jour pas été constatés.
On ne peut par ailleurs s’empêcher de relever sans une amère ironie que la même cigarette électronique pourrait soudain se parer de nombreuses vertus, voire faire l’objet d’une prise en charge par les assurances sociales, si elle venait à être produite par l’industrie pharmaceutique. En d’autres termes, c’est le nom du fabricant qui selon le HCSP pourrait faire l’innocuité ou la dangerosité du produit. Et tant pis pour le travail et les efforts de normalisation effectués à ce jour.
Dès lors, il serait intéressant de savoir si le HCSP proposerait dans une telle hypothèse d’autoriser les utilisateurs, devenus des « patients » à se « soigner » dans les lieux publics. Celui-ci n’a pas apporté de précisions sur ce point mais gageons que de nombreux et tortueux rebondissements sont encore à attendre dans ce long combat que mènent les vapoteurs libérés du tabac pour faire reconnaître la justesse de leurs analyses.
En résumé, le HCSP a émis un avis entrant en flagrante contradiction avec les recommandations du Conseil d’Etat qui faisait justement valoir qu’en l’absence de risques démontrés sur la santé, il serait abusif de prononcer les mêmes interdictions contre la cigarette électronique que contre le tabac. Il apparaît enfin que pour les autorités de santé publique, le sevrage dans le plaisir ne peut être une option et que le sauvetage des fumeurs ne saurait se concevoir en dehors des circuits clos, exclusifs et protégés de la médecine et de la pharmacie.
Cette situation nous semble fort bien illustrer les raisons qui viennent de pousser un haut fonctionnaire, secrétaire général de la Conférence Nationale de la Santé, à démissionner bruyamment de ses fonctions pour protester contre l’absence de démocratie qui prévaut décidément dans ce secteur. »
Source : Aiduce.org