En Australie, rien ne va plus pour l’industrie de la vape ! Trois compagnies de e-cigarettes ont été condamné pour fausses allégations et propos mensongers après avoir déclaré que leurs produits ne contenaient pas de substances cancérogènes dangereuses. Selon l’Australian Competition and Consumer Commission, on y retrouve pourtant du formaldéhyde, de l’acétaldéhyde et de l’acroléine.
DES PÉNALITÉS DE 10 000 $ A 50 000 $ POUR TROIS COMPAGNIES DE E-CIGARETTES
Le régulateur de l’Australian Competition and Consumer Commission est donc devenu le premier au monde à mener à bien des actions en justice contre des entreprises de cigarettes électroniques concernant de « fausses allégations et des propos mensongers » sur les substances cancérogènes présentes dans leurs produits.
John Gilmour, le juge fédéral a donc ordonné à trois entreprises de e-cigarettes en ligne (The Joystick Company Pty Ltd, Social-Lites Pty Ltd et Elusion Australia Ltd) ainsi qu’a leurs PDG et administrateurs de payer des pénalités pour violation du droit du consommateur.
Dans ces procédures, le tribunal a conclu que chacune des sociétés avait prétendu que leurs produits ne contenaient pas de substances cancérogènes et toxines alors que ce n’est manifestement pas le cas. Joystick et Social-Lites ont été condamnés à payer une pénalité de 50 000 $, tandis que les chefs d’entreprise ont été condamnés à payer 10 000 $. Elusion a quand à elle reçu l’ordre de payer 40 000 $ et son directeur 15 000 $. Les trois entreprises ont accepté les déclarations de l’ACCC et ont consenti à régler les montant des pénalités.
DU FORMALDEHYDE, DE L’ACETALDEHYDE, DE L’ACROLEINE ET MÊME DE L’ACETONE !
Selon l’affaire introduite par la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC), les déclarations sur les sites Web des entreprises ont amené les consommateurs à croire qu’avec les e-cigarettes, ils ne seraient pas exposés aux produits chimiques nocifs présents dans les cigarettes classiques. Cependant, les essais indépendants commandés par l’ACCC ont identifié la présence de substances cancérogènes et de produits chimiques toxiques tels que le formaldéhyde, l’acétaldéhyde et l’acroléine dans les produits de Joystick, Social-Lites et Elusion, ainsi que de l’acétone dans les produits de Social-Lites.
Le Dr Becky Freeman, chercheur en lutte antitabac pour l’école de santé publique de l’Université de Sydney a déclaré que certains consommateurs pensaient que les entreprises de cigarettes électroniques étaient des «petites entreprises artisanales luttant pour une amélioration de la santé» alors qu’en réalité la plupart appartiennent à Big Tobacco.
« De nombreuses publicités pour les cigarettes électroniques ont affirmé qu’elles étaient moins toxiques et donc moins nocives que le tabac » a t-elle déclaré ajoutant « Mais je vous défie de trouver quelque chose qui n’est pas moins toxique que le tabac« . Selon elle « Nous n’avons pas de données à long terme sur les cigarettes électroniques qui prouve qu’elles ont aidé les gens à quitter le tabagisme ou qu’elles sont sécuritaires« .
Pour Simon Chapman, professeur de santé publique « Cette décision de la Cour fédérale était « extrêmement significative » » Selon lui « Ce ne sont pas des exemples isolés » et d’autres plaintes concernant la publicité sur les cigarettes électroniques ont été faites à l’ACCC.
CHAPMAN : « INSULTANT POUR LA SCIENCE DE PRÉTENDRE QUE LES E-CIGARETTES SONT INOFFENSIVES !«
Mais Simon Chapman va même plus loin en déclarant qu’il était « insultant pour la science » de prétendre que les e-cigarettes sont inoffensives ou sûres étant donné l’absence de preuve d’effets à long terme.
« Bien sûr, elles n’ont pas les produits présents dans la combustion des produits du tabac ont, car elles sont vaporisés et non brûlés. Mais même si elles risquent d’être moins nuisibles, nous ne connaissons pas encore l’ampleur de leur potentiel préjudice, nous n’avons tout simplement pas encore pu l’estimer », déclare t’il.
La présidente en exercice de l’ACCC, Delia Rickard, a déclaré que les entreprises, y compris celles qui font de la vente en ligne, doivent s’assurer qu’elles fournissent des informations précises aux clients sur une base raisonnable « C’est particulièrement important pour les produits qui peuvent nuire à la santé des consommateurs« , a-t-elle déclaré.
Source : The Guardian