À l’instar de la France qui débutera son mois sans tabac le 1er novembre, des Pays-Bas et de la Grande-Bretagne avec la campagne Stoptober (28 jours sans tabac en octobre), la Belgique pourrait pousser les Belges à arrêter la cigarette durant un mois si toutefois le budget le permet.
UNE PREMIERE EDITION DU « MOIS SANS TABAC » EN 2018 ?
En 2018, donc, si tout va bien, un mois sans tabac serait lancé, initié par des experts de la Fondation contre le cancer.
L’idée est présente dans les esprits à la Fondation contre le cancer depuis de nombreuses années. « On suit avec attention les initiatives de la France depuis 2016, de la Grande-Bretagne depuis 2012 et des Pays-Bas depuis 2014« , indique Suzanne Gabriels, experte en tabac à la Fondation contre le cancer et active au sein de Tabacstop. » En Belgique, ça n’existe pas encore. On aimerait faire une campagne similaire l’an prochain. »
Si cela n’a pas encore été mis sur pied en Belgique, ce n’est pas faute de motivation et d’enthousiasme de la Fondation et de la population. « Selon une étude réalisée, une grande majorité de Belges serait pour ce type de campagne. La population est enthousiaste« , poursuit la spécialiste.
Le hic est financier. « Une telle campagne, durant un mois, coûte cher« , déplore Suzanne Gabriels. » Si on veut le faire, il va falloir s’associer avec des organismes et associations privées, à grande échelle. Il faut pouvoir proposer des aides, des alternatives…«
L’initiative, qui n’en est qu’à l’état de brouillon, serait bien différente du mois Tournée minérale, une initiative de la Fondation contre le cancer qui invitait les Belges à se questionner sur leur consommation d’alcool et à ne pas boire de boisson alcoolisée durant un mois. « Lors de Tournée minérale, on s’adressait à tout le monde, on ne s’est pas adressé aux personnes alcooliques« , ajoute Suzanne Gabriels. « Ici, ce sera différent parce qu’on s’adressera directement aux personnes qui sont accros à la cigarette.«
Pour que ce mois sans tabac soit efficace, « il faut une campagne de sensibilisation, mais pas que…«
Ce mois-là, les fumeurs seraient encadrés par de nombreux spécialistes, professionnels de la santé, associations et entreprises pour les aider à devenir indépendant de la cigarette. Suzanne Gabriels détaille : « Les personnes dépendantes ont vraiment besoin d’aide et de soutien pour que leur démarche soit un succès. Durant ce mois, on imagine que Tabacstop sera actif, mais il faut également que les médecins généralistes puissent conseiller les personnes désireuses d’arrêter de fumer, que les tabacologues soient disponibles rapidement… Il pourrait également être proposé des aides au sevrage tabagique comme des patchs gratuits, des substituts nicotiniques… Cela demande une grande préparation.«
La lutte contre le tabagisme est l’un des centres d’intérêt de la ministre fédérale de la Santé publique, Maggie De Block. Mais, actuellement, selon nos informations, aucun budget fédéral n’est pensé pour soutenir cette campagne de mois sans tabac. « Rien n’est prévu pour l’instant« , indique-t-on au cabinet.