Un comité d’experts sur la lutte contre le tabagisme recommande au gouvernement de l’Ontario d’interdire la vente de cigarettes aux moins de 21 ans et de doubler la taxe de vente sur les produits du tabac, dans cette province où les cigarettes sont parmi les moins chères au pays.
16 000 ONTARIENS MEURENT CHAQUE ANNÉE DU TABAGISME
Les experts mandatés par le gouvernement suggèrent des façons d’atteindre la cible proposée par le gouvernement fédéral : faire passer le taux de fumeurs en Ontario de 17 à cinq pour cent d’ici 2035. Le docteur Andrew Pipe, coauteur du rapport d’experts, rappelle que 16 000 Ontariens meurent chaque année de maladies liées au tabagisme.
La province arrive à l’avant-dernier rang au pays pour ce qui est du prix des cigarettes, et les experts recommandent d’au moins doubler, progressivement, la taxe de vente sur les produits du tabac. Ces nouvelles recettes pourraient être investies dans la lutte contre le tabagisme, propose le rapport.
Dans son plus récent budget, le gouvernement libéral de Kathleen Wynne a annoncé une hausse de 10 $ de la taxe sur la cartouche de cigarettes d’ici trois ans. Le ministre de la Santé, Eric Hoskins, a indiqué jeudi que son gouvernement étudiera attentivement le rapport du comité d’experts.
À Imperial Tobacco Canada, Éric Gagnon reprend l’argument voulant qu’une hausse de taxe serait « irresponsable », car elle pousserait davantage de consommateurs vers les cigarettes de contrebande. La Coalition nationale contre le tabac de contrebande soutient qu’un tiers des cigarettes vendues en Ontario proviennent déjà du marché noir.
Les experts recommandent aussi de prélever une contribution annuelle auprès des cigarettiers pour les faire participer aux coûts liés au tabagisme, comme on le fait avec l’industrie minière pour nettoyer les dommages environnementaux. Ils proposent aussi d’interdire les escomptes sur le volume et tous les incitatifs offerts par l’industrie aux détaillants , mais aussi le nombre même de détaillants dans la province. Des modifications aux règlements municipaux de zonage pourraient par ailleurs interdire la vente de cigarettes près des écoles, des campus et des centres de loisirs, propose-t-on.
Afin de lutter contre la « première cigarette » chez les jeunes, les experts recommandent d’interdire les subventions publiques aux productions cinématographiques ou télévisuelles qui mettent en scène des fumeurs. Par ailleurs, les films qui montrent des fumeurs devraient être classés « 18 ans et plus » au cinéma.
Enfin, la cigarette électronique, qualifiée de moins nocive que le tabac, mais quand même nuisible, ne devrait être vendue qu’à des fumeurs. Les experts reconnaissent toutefois que cette recommandation serait difficile à appliquer ils suggèrent par exemple le recours à une ordonnance médicale ou une carte d’usager pour pouvoir vapoter.
Source : Ledroit.com