CANADA : La prévention du vapotage chez les jeunes pointée par la Santé Publique

CANADA : La prévention du vapotage chez les jeunes pointée par la Santé Publique

Au Québec, un nouveau document publié le 2 août dernier par l’INSPQ (Centre d’expertise et de référence en santé publique) vient faire le bilan de la prévention du vapotage chez les jeunes. Entre état des connaissances et constats, ce dossier «  La prévention du vapotage chez les jeunes : un état des connaissances  » semble être un nouveau poil à gratter pour le secteur du vapotage canadien.


LA PRÉVENTION DU VAPOTAGE ET LE RETOUR DU TABAGISME ?


 » L’usage de la cigarette électronique a connu une croissance exponentielle dans le monde, tout particulièrement en Amérique du Nord. Cette tendance, qualifiée d’épidémie par la FDA (US Food and Drug Administration, 2018), se reflète aussi au Québec. « . Ce nouveau rapport de l’INSPQ (Centre d’expertise et de référence en santé publique) comporte donc une introduction fracassante afin de mettre tout de suite le lecteur dans l’angoisse de la terrible « épidémie » de vapotage. Pire encore, il est fait tout de suite mention d’un possible effet passerelle vers le tabagisme : « Le vapotage de produits hautement concentrés en nicotine pourrait augmenter la dépendance à cette substance et également augmenter les risques d’expérimenter la cigarette de tabac.« .

Cette prétendue synthèse des connaissances sur le vapotage s’appuie sur 36 articles publiés avant mars 2020. L’analyse de ces publications a permis de dégager les constats suivants :

  • Certaines interventions de prévention du vapotage qui peuvent être menées dans un cadre scolaire sont prometteuses. Elles pourraient entre autres améliorer les connaissances des jeunes et réduire leur perception positive du vapotage.
  • L’adoption d’une politique scolaire sans fumée incluant le vapotage pourrait être bénéfique, à condition qu’elle s’accompagne de mesures pour assurer son implantation.
  • Les résultats de projets pilotes indiquent que l’envoi automatisé de messages texte serait prometteur en matière de connaissances et de perceptions de risque, notamment lorsque les messages sont axés sur les bénéfices du non-usage et qu’ils abordent les produits chimiques et le développement du cerveau.
  • Les premiers résultats des études qui portent sur l’encadrement de la promotion des produits de vapotage concordent avec ceux des études sur la promotion des produits du tabac. Il pourrait entre autres réduire l’exposition des jeunes aux produits de vapotage et contribuer à réduire leur volonté de vapoter.
  • L’interdiction de vente aux mineurs pourrait contribuer à contrer l’usage des produits de vapotage chez les jeunes. D’autres mesures sont toutefois nécessaires pour limiter leur accès à travers une source sociale.
  • Les études portant sur les mises en garde sont hétérogènes. Certains effets indirects sur le vapotage des jeunes sont observés, par exemple sur l’intention d’acheter une cigarette électronique dans l’avenir.

 

L’analyse des publications a permis en outre de formuler les quatre éléments de réflexion suivants :

  • Comme la problématique du vapotage chez les jeunes évolue rapidement, il serait pertinent de s’assurer que les interventions réalisées soient toujours conformes aux tendances d’usage, aux perceptions de la population ciblée, ainsi qu’aux connaissances scientifiques les plus récentes.
  • Des effets indésirables et des risques de banalisation du tabagisme ont été mentionnés dans certaines études.
  • Il pourrait être important d’agir non seulement sur la perception qu’ont les jeunes de leur dépendance, mais aussi sur leur perception des conséquences négatives que cette dépendance pourrait avoir.
  • La réglementation des saveurs et de la teneur en nicotine des cigarettes électroniques pourrait être à considérer comme mesures de prévention.

En conclusion, le rapport précise que « le vapotage est une problématique dynamique qui risque d’évoluer beaucoup au cours des prochaines années.« . Pour finir et sans surprise, ce document ouvre la voie aux attaques futures sur le vapotage :  » nous savons que la réduction du tabagisme est tributaire d’une stratégie de lutte qui intègre un ensemble de mesures complémentaires. Il y a donc fort à parier qu’il en va de même pour le vapotage, c’est-à-dire que des mesures réglementaires et fiscales, combinées à la prévention en milieu scolaire et en milieu clinique, sont nécessaires pour réduire le vapotage. « 

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A propos de l'auteur

Passionnée de journalisme, je me suis décidée à rejoindre la rédaction de Vapoteurs.net en 2017 afin de traiter principalement l'actualité vape en Amérique du nord (Canada, Etats-Unis).