Le tabagisme est une cause majeure de décès, de maladie et d’appauvrissement qui fait plus de 8 millions de morts par an dans le monde. Au lieu de s’attaquer au sujet primordial que représente l’arrêt du tabagisme, certains pays préfèrent se focaliser sur le renoncement au vapotage. C’est le cas du Canada et plus précisément de la province de Québec qui considère dorénavant les vapoteurs comme de véritables pestiférés.
DES SOLUTIONS POUR FAVORISER LE RENONCEMENT AU VAPOTAGE
» Interventions efficaces ou prometteuses de renoncement aux produits de vapotage « , c’est l’intitulé d’un récent rapport présenté publiquement par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Comme si le vapotage était un fléau, le rapport se penche sur le fait de » dégager les principales recommandations en matière de renoncement aux produits de vapotage émises par des organisations nationales et destinées aux professionnels de la santé et aux cliniciens. « . Une véritable catastrophe en soit lorsqu’on fait le bilan du nombre de fumeurs qui pourraient encore profiter de l’e-cigarette pour une réduction des risques avérée.
La cigarette électronique est devenue en quelques années un outil privilégié par les fumeurs canadiens pour renoncer au tabac. Par contre, plus de 30 % des vapoteurs quotidiens âgés de 15 ans et plus rapportaient, en 2019, avoir fait au moins une tentative de renoncement au cours de l’année précédente, témoignant ainsi de leur volonté de s’affranchir de ce produit. Devant une telle situation, quelle approche devraient offrir les professionnels de la santé aux patients qui souhaitent cesser de vapoter? Cet état de la situation a pour objectif de décrire les interventions efficaces ou prometteuses de renoncement aux produits de vapotage.
Une recherche de la littérature scientifique sur les plateformes EBSCOhost et Ovidsp a permis de repérer sept publications révisées par les pairs répondant aux critères d’inclusion. Une recherche de la littérature grise a aussi été effectuée afin de dégager les principales recommandations en matière de renoncement aux produits de vapotage émises par des organisations nationales et destinées aux professionnels de la santé et aux cliniciens.
- À peine trois études de cas ont été recensées. Selon ces études, l’accompagnement d’un professionnel de la santé en association avec a) une réduction graduelle des produits de vapotage, b) l’utilisation d’une thérapie de remplacement de la nicotine ou c) de la varénicline serait prometteur.
- Parmi les quelques démarches en cours repérées, le programme de messagerie texte This is quitting, élaboré par la Truth Initiative, visant à favoriser l’abandon de la cigarette électronique chez les jeunes et les jeunes adultes, semble particulièrement prometteur. Si ce programme très populaire aux États-Unis s’avère efficace, il pourra certainement inspirer les concepteurs québécois du Service de Messagerie Texte pour Arrêter le Tabac.
- Très peu de recommandations spécifiques à l’abandon de la cigarette électronique ont été publiées par des organismes de santé. Celles de l’American Academy of Pediatrics de même que celles retrouvées sur le site UpToDate s’appuient sur les résultats d’études ayant porté sur l’abandon du tabac pour proposer une démarche de renoncement aux produits de vapotage chez les adolescents. Les professionnels sont incités à accompagner le jeune à déterminer une date d’arrêt, à développer un plan d’abandon, à anticiper les difficultés qui se présenteront et à faire appel aux ressources disponibles (counseling, ligne téléphonique, messagerie texte, sites internet).
Plusieurs questions demeurent non résolues, bien que de plus en plus de chercheurs s’y intéressent :
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Comment évaluer la dépendance aux produits de vapotage?
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Comment estimer la quantité de nicotine inhalée? Et comment différents facteurs (concentration en nicotine du produit, puissance du dispositif, topographie de l’inhalation, expérience de l’utilisateur) agissent sur la dose de nicotine absorbée?
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Les produits de remplacement de la nicotine devraient-ils être proposés pour diminuer l’intensité des symptômes de sevrage? Si oui, quels dosages recommander, et sur quelles bases?
Pour consulter le rapport complet rendez-vous sur le site officiel de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).