Le gouvernement fédéral présentera cet automne un projet de loi pour réglementer l’usage des cigarettes électroniques.
Santé Canada affirme que cette mesure vise à protéger les jeunes contre la dépendance à la nicotine, tout en permettant aux fumeurs adultes d’acheter légalement des cigarettes électroniques et des produits de vapotage comme mesure transitoire pour arrêter de fumer, ou comme solution de rechange au tabac.
Santé Canada a également annoncé le renouvellement pour un an de la Stratégie fédérale de lutte contre le tabagisme, ce qui donnera au gouvernement du temps pour élaborer un nouveau plan à long terme. La stratégie adoptée en 2001 a été renouvelée pour la dernière fois il y a quatre ans. De plus, le gouvernement fédéral continue de réfléchir à l’interdiction éventuelle des cigarettes au menthol et travaille à concrétiser son engagement d’introduire des paquets neutres et standardisés pour tous les produits du tabac.
Selon le gouvernement, quelque 87 000 Canadiens, dont de nombreux jeunes, deviendront cette année des « fumeurs quotidiens », ce qui les mettrait, eux et d’autres, à risque de contracter plusieurs maladies. La ministre de la Santé, Jane Philpott, tiendra au début de 2017 un forum national en vue de discuter de l’avenir de la lutte antitabac et de donner la parole à un « vaste éventail d’intervenants et de Canadiens, y compris des Canadiens inuits et des Premières Nations. »
En entrevue, mardi, Mme Philpott a dit croire que les Canadiens se réjouiront de voir le gouvernement fédéral procéder avec des normes réglementaires pour les cigarettes électroniques et le vapotage.
« Il s’agit d’un secteur difficile car, entre autres choses, nous manquons d’informations pertinentes pour avoir une compréhension entière des risques et des bénéfices des cigarettes électroniques, a souligné la ministre. Nous reconnaissons que l’une des choses qui doivent être faites est d’accroître le savoir (sur ces produits). » Il y a un potentiel de bénéfices et de nuisance dans leur utilisation, a-t-elle ajouté.
Plusieurs provinces et municipalités ont déjà instauré des mesures sur le vapotage, mais une législation fédérale est nécessaire, selon Rob Cunningham, analyste principal des politiques à la Société canadienne du cancer. Au Québec, une loi a été adoptée à l’automne 2015 qui fait en sorte que la cigarette électronique, et les liquides qu’elle contient, sont considérés comme des produits du tabac et donc soumis aux mêmes restrictions.
« Il s’agit assurément d’un secteur qui nécessite une réglementation, a dit M. Cunningham en entrevue. Nous ne voulons pas voir les enfants utiliser ces cigarettes. »
La révision de la législation sur le tabac doit s’attarder non seulement aux cigarettes électroniques, mais également à des enjeux tels que les nouvelles tactiques de marketing, le narguilé et la réglementation de la marijuana, a souligné M. Cunningham.
« Il y a tout un éventail de nouveaux enjeux qui ont soudainement rendu la question du tabac plus compliquée, et c’est pourquoi la nouvelle stratégie doit être élaborée soigneusement », a-t-il ajouté.
Le Canada a été le premier pays à utiliser des mises en garde illustrées afin d’informer la population des risques liés au tabac, et le gouvernement a dit, mardi, avoir aussi été l’un des premiers à restreindre la promotion et l’aromatisation du tabac en vue de réduire l’attrait des produits du tabac, surtout pour les jeunes.
« Le tabagisme est la principale cause de décès évitable au Canada et nuit au bien-être de tous les Canadiens, y compris les jeunes. Le gouvernement du Canada continue d’explorer de nouvelles et de meilleures façons de combattre le tabagisme et ses effets sur la santé des Canadiens », a dit Mme Philpott dans un communiqué publié plus tôt mardi.
Source : ici.radio-canada.ca