Pour ceux qui ne le savaient pas, hier, dimanche 30 mai 2021, c’était la Journée Mondiale du vapotage qui fait clairement concurrence à la Journée mondiale sans tabac. Dans un communiqué proposé pour l’occasion, la Coalition des droits de vapoteurs du Québec (CDVQ) a souhaité réitérer la grande importance de maintenir les saveurs dans le vapotage.
» ABOLIR LES SAVEURS DANS LE VAPOTAGE SERAIT UNE GRAVE ERREUR ! «
Dans son communiqué, Mme Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac affirme que « De nombreuses études démontrent également que les jeunes qui vapotent sont trois fois plus susceptibles de devenir fumeur ». Or, la réalité est toute autre. Une étude sérieuse publiée par le BMJ Journals2, révèle que « moins de 1 % des adolescents américains qui ont vapoté en premier sont devenus des fumeurs établis. ».
En ce qui a trait aux nombres de vapoteurs parmi les jeunes, la CDVQ, même si elle adhère totalement au fait que les jeunes ne devraient pas vapoter, critique sévèrement la manipulation de l’information et les chiffres des organisations comme celle de la Coalition de Mme Doucas. Dans son communiqué, elle affirme qu’ « au Québec, trois fois plus de jeunes vapotent comparativement aux adultes ». La réalité, c’est qu’il y a près de 250 000 vapoteurs adultes au Québec, soit plus de 5 fois le nombre de vapoteurs mineurs, dont la majorité sont des usagers occasionnels.
Pour la CDVQ, ce type d’information nuit au débat et est seulement dicté par du dogmatisme. « Nous déplorons que des organismes comme ceux de Mme Doucas, par pure idéologie, manipulent l’information et refusent de considérer les nombreuses études scientifiques démontrant les avantages du vapotage dans la lutte au tabagisme. Le vapotage est un moyen reconnu et efficace pour arrêter de fumer et le vapotage s’inscrit dans le principe de réduction des méfaits » a commenté Mme Christina Xydous, porte-parole de la CDVQ.
L’abolition des saveurs a fait augmenter le tabagisme chez les jeunes à San Francisco Dans ce même communiqué, M. David Raynaud, de la Société canadienne du cancer, demande au gouvernement de suivre l’exemple de la Nouvelle-Écosse et autres états américains qui ont interdit les saveurs dans le vapotage. Or, depuis l’abolition des saveurs en Nouvelle-Écosse, le nombre de fumeurs a augmenté de façon très significative.
À San Francisco, qui elle aussi a aboli les saveurs dans le vapotage, la réputée revue médicale JAMA Pediatrics, dévoilait la semaine dernière les résultats d’une étude sur l’interdiction de vente des produits du tabac aromatisés et le tabagisme des étudiants du secondaire âgés de moins de 18 ans. Les conclusions sont inquiétantes : « À l’instar d’autres États américains et de bon nombre de municipalités, l’État de la Californie a imposé des restrictions sur la vente de ces produits. Il appert que cette approche a eu pour conséquence d’augmenter la pratique du tabagisme chez les mineurs privés de produits de vapotage aromatisés ?» En fait, le tabagisme chez les moins de 18 ans a plus que doublé ! De quoi inquiéter et faire réfléchir les organisations comme celles de M. Raynaud et Mme Doucas.
En conclusion, la CDVQ réitère sa demande au gouvernement du Québec de ne pas abolir les saveurs dans le vapotage et de s’en tenir à la science et aux faits. « Abolir les saveurs dans le vapotage serait une grave erreur et pourrait retourner des dizaines de milliers de Québécois vers la cigarette. À la veille de la Journée mondiale sans tabac, nous demandons au gouvernement Legault de reconsidérer son projet de réglementation et inscrire le vapotage comme une solution efficace et reconnue de cessation tabagique. Et comme le mentionne si bien l’Académie nationale de médecine en France, dans une perspective de lutte au tabac, il ne faut pas se tromper d’ennemi ! » de conclure Mme Xydous.