Le cancer du sein reste aujourd’hui la première cause de décès par cancer chez la femme (11.900 décès en 2012), selon un rapport publié mardi par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Institut national du cancer (INCa). Mais le cancer du poumon, le quatrième le plus fréquent en France, inquiète les professionnels. Les taux de survie à plus de cinq ans restent très faibles : En quinze ans, ce taux est passé de 13 % à 17 % pour l’ensemble des malades. Et chez les femmes, les perspectives sont alarmantes.
« Le cancer du poumon chez les femmes a été multiplié par quatre en dix ans », s’alarme le docteur en santé publique Julien Carretier, chercheur au Centre Léon Bérard à Lyon en cette journée mondiale de lutte contre le cancer. « Les évolutions sont rapides. Ce cancer sera plus meurtrier que le cancer du sein dès l’année prochaine », prévient-il. Une affirmation abondée par le cancérologue Henri Pujol, ancien président de la Ligue contre le cancer : « Depuis 2013 dans l’Hérault, les femmes meurent plus du cancer du poumon que du cancer du sein ». En 2012, 8623 femmes sont décédées d’un cancer du poumon.
Le tabagisme responsable de 80 % des cancers bronchiques
Les origines de la maladie ne sont pas à chercher bien loin : selon l’Institut national du cancer, le tabagisme actif est responsable de 80 % des cancers bronchiques. « Un tiers des femmes fument. Aujourd’hui, elles fument presque autant que les hommes », déplore Julien Carretier. Plusieurs études révèlent que les femmes seraient plus sensibles aux effets néfastes du tabac.
Plus de fumeuses, plus de malades… et plus de décès. « Les perspectives sont sombres », souligne encore le cancérologue Henri Pujol. « Sans traitement efficace de cette maladie, la solution passe la prévention et l’arrêt du tabagisme », ajoute-t-il. « C’est un message qui intéresse souvent moins les médias que les maladies rares… Mais il est essentiel de dire que le cancer du poumon pourrait être évité en ne fumant pas ! »
Source : 20minutes.fr