Dry Burn : Une panique pour rien ?

Dry Burn : Une panique pour rien ?

Comme vous avez probablement pu le constater ce matin, une vraie panique commence à déferler dans le monde de la vape suite à un article traitant de l’interview donnée par le Dr Konstantinos Farsalinos sur un la « RY4 radio » le 22 Mai 2015 (çà commence à dater…). Dans celle ci, le chercheur en chirurgie cardiaque de Onassis nous prévient d’un risque à propos de la pratique du « Dry Burn » (faire rougir sa résistance pour la nettoyer).

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FARSALINOS : « FAIRE UN DRY BURN DÉTRUIT LA STRUCTURE MOLÉCULAIRE DU MÉTAL »


Dans cette fameuse interview, on retrouve à partir de la 44ème minute le Dr Farsalinos et voici ses propos : « Je veux conseiller, non seulement aux vapoteurs mais aussi aux reviewers : ne faites pas rougir le coil. C’est l’une des pires pratiques : faire rougir le coil dans le but de serrer les spires ou de vérifier si la chauffe est uniforme. C’est désastreux. Car quand on chauffe le métal jusqu’au rouge, on détruit les liens entre les molécules du métal, facilitant ainsi grandement l’émission de métal dans la vapeur. C’est la pire chose que vous puissiez faire. » puis il ajoute un peu plus loin dans l’interview « Il suffit d’un seul dry burn pour détruire la structure moléculaire du métal. » et pour finir  » Si vous voulez nettoyer le coil, utilisez de l’eau ou de l’alcool ((sur le fil de métal)). Même de l’acétone, pourvu que vous le nettoyiez à l’eau ». Évidemment il n’en fallait pas plus pour voir la communauté de la vape en ébullition, tout le monde se demandant si oui ou non on se trouvait en danger avec nos montages.

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UNE PANIQUE CHEZ LES VAPOTEURS FRANCAIS…


Alors que cette interview est sortie il y a déjà 3 jours, et que personne n’ a vraiment eu de réaction dans le monde en France, on prend tout de suite la mouche sans même se poser les bonnes questions. Certains parlent déjà d’arrêter la vape, de bannir le kanthal, d’acheter des mods à contrôle de température (Pipeline / Hana Modz / Vapor Shark)  ou d’utiliser des résistances en titane pour régler le problème. Mais si jusque la il n’y a eu que peu de réaction, c’est peut être tout simplement parce que le Dr Konstantinos Farsalinos a oublié une notion importante : Il n’y a pas de molécules dans les métaux, on y retrouve uniquement des cations métalliques et des électrons qui se déplacent librement. De plus, beaucoup de personnes commencent à monter au créneau en expliquant ces phénomènes par les chiffres : La preuve en est, qu’il est impossible d’avoir une quelconque déstructuration avec la température d’un coil qui rougit.

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LES METAUX DE NOS RESISTANCES CONCUES POUR RESTER STABLES JUSQU’À 1900° !


En effet, comme nous l’explique le magazine Allemand « Dampfer » dans son premier numéro de l’année (disponible gratuitement en Pdf) la température maximum utilisée par la e-cigarette (et donc pour le dry burn) ne sera jamais suffisante pour une décomposition grave de la matière. A cette température d’un dry burn (800° environ) le métal ne pourra pas créer de particules libres et même au pire des cas, elles seraient extrêmement insignifiantes. Les métaux utilisés pour faire les résistances sont conçus pour rester stables jusqu’à 1400° C ce qui est le double de la température d’un dry-burn. Pour les plus courageux nous ajouterons ces commentaires plus techniques :

« Lorsqu’on parle par exemple de Kanthal A1, on parle d’un acier inoxydable pour lequel il faut atteindre une température voisine de 900°C pour commencer à avoir une transformation non permanente au niveau de la structure atomique de ses atomes (sa structure en réseau cubique centré va se transformer en cubique à faces centrées et ce jusqu’à plus de 1300°C) sans pour autant en changer ses caractéristiques et il va redevenir identique au refroidissement. C’est juste un changement de structure cristalline et en aucun cas un changement « moléculaire » (terme impropre car l’acier n’a pas de structure « moléculaire » mais une structure cristalline) de ses composants ! Jusqu’à ces fameux 900°C, le fer de l’alliage va même être incapable de dissoudre le carbone présent à seulement 0,08%, alors je ne parlerais même pas du Manganèse (présent à un taux de 0,4%), du Silicium (0,7%) ou du Chrome (entre 20,5 et 23,5%) qui seront incapables de changer d’état ! »  (Frederic Charles)

 


EDIT : LA RÉPONSE DU DR FARSALINOS


« Je ne dis rien de plus que ce que m’indique le bon sens. Ces fils ne sont pas faits pour évaporer un liquide que vous inhalerez par la suite. Des études trouvent des traces de métaux dans la vapeur des e-cigarettes. Il est de bon sens que lorsque vous chauffez les métaux jusqu’à ce qu’ils rougissent, vous affectez leur structure moléculaire. Conjointement avec les effets corrosifs des liquides, il est possible que certains métaux aient une réaction avec le coil . Je n’ai pas fait de mesures, mais avec du bon sens je recommande ce que j’ai dit précédemment. Si quelqu’un veut continuer à « dry burn », cela ne me pose aucun problème. Je ne vais pas punir quiconque et je ne vais pas empêcher quiconque de le faire. L’étude menée par Williams a prouvé la présence de nickel et de chrome provenant du fil de nichrome, et ils n’avaient pas fait de « Dry burn ». Je suppose que votre fil deviendra pire encore si vous utilisez le « Dry burn ». Après, cela reste ma recommandation. »

Source : Vapyou – Traduction par Vapoteurs.net

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A propos de l'auteur

Co-fondateur de Vapoteurs.net en 2014, j'en suis depuis rédacteur et photographe officiel. Je suis un véritable passionné de vape mais également de comics et de jeux vidéos.