Quand la cigarette électronique est arrivée sur le marché, les jeunes l’ont essayée, mais ne l’ont pas adoptée. Beaucoup ont repris le tabac roulé.
Croisés devant leur lycée, ces élèves avouent être vite revenus aux cigarettes roulées. Ils expliquent pourquoi : « Avec une cigarette électronique, l’effet et la sensation ne sont pas les mêmes. On a l’impression que c’est comme une mini-chicha. Et ça n’aide pas trop à arrêter de fumer. » Chiara trouve regrettable que certains de ses copains se sont mis à vapoter alors que ce ne sont pas des fumeurs. « Et puis, après tout, on ignore encore les conséquences à long terme de la cigarette électronique. Les goûts qu’on nous propose, c’est vraiment du chimique. »
Aussi, les jeunes ne voient pas une économie dans ce moyen de vapoter, car les recharges ont un coût. Selon eux, les cigarettes qu’ils roulent eux-mêmes reviennent moins cher. « Avec un sachet de tabac, on tient une semaine, alors qu’un paquet de 20 cigarettes nous fait un jour et demi. »
D’après Guillaume Challier, du magasin Ciga’verte, à Blois, spécialisé dans la vente de cigarettes électroniques, les jeunes ne représentent que 5 % de ses clients. Un faible pourcentage dû notamment au fait que ces enseignes ne vendent pas leurs produits à des clients mineurs, à moins qu’ils ne soient accompagnés. « Avant de vendre une cigarette électronique, on pose toujours des questions pour savoir si le client fume et déterminer sa consommation, fait remarquer Guillaume Challier. Notre intérêt n’est pas, via la cigarette électronique, de faire démarrer un jeune qui n’a jamais fumé. On ne veut pas qu’il entre dans une addiction. »
« Une dépendance qui s’installe »
Même les différents goûts proposés par la cigarette électronique n’ont pas l’air de séduire les jeunes. Thomas, 19 ans, de Blois, est asthmatique. Quand il a vapoté pour essayer, il s’est rendu compte que ses crises s’estompaient un peu s’il compare au tabac. Mais cet argument n’a pas été suffisant pour qu’il se passe des cigarettes classiques. « Avec une clope, on sait au moins quand on la finit, contrairement à la cigarette électronique, avec laquelle je serais toujours en train de vapoter. »
Grosse fumeuse, Floriane, 18 ans et demi, étudiante à Angers, a l’intention de se mettre à la cigarette électronique. L’adoptera-t-elle ? « Au moins, quand on viendra me réclamer des clopes, je ne pourrai plus en donner, avoue la jeune fille. Mais ce n’est pas pour autant que je serai moins accro. Même avec la cigarette électronique, il y a une dépendance qui s’installe. »