Aucune preuve concluante d’un effet passerelle vers le tabagisme de l’e-cigarette, chez les adolescents, en tous cas avec cette étude d’Universités américaines qui conclut pourtant à l’inverse. Mais la question est reposée tout comme le besoin d’études longitudinales plus larges. Quelques chiffres, dans le JAMA Pediatrics.
Les chercheurs de l’University of Pittsburgh, Dartmouth University et University of Oregon ont suivi un groupe de jeunes participants, âgés de de 16 à 26 ans, de l’expérimentation éventuelle de la e-cigarette au tabagisme. L’équipe est partie des données d’expérimentation, d’utilisation et de consommation renseignées par questionnaires au départ de l’étude, puis une année plus tard. L’analyse statistique montre, sur 694 participants dont 53,9% des femmes :
- qu’au départ : seuls 2,3%soit 16 participants avaient déjà utilisé les e-cigarettes.
- A 1 an, 11 des 16 utilisateurs e-cigarettes (69%), 18,9% soit 128 des 678 participants qui ne l’avaient jamais utilisée, ont progressé vers la cigarette.
- En conclusion donc, mais sur un faible échantillon d’utilisateurs au départ, l’utilisation de la e-cigarette apparaît bien associée à la progression vers le tabagisme (OR(ajusté) : 8,3), et à une susceptibilité chez les non-fumeurs (AOR : 8,5). Ce qui signifie globalement que les participants étaient 8 fois plus susceptibles de tenter de fumer l’année suivante lorsqu’ils avaient déjà expérimenté l’e-cigarette.
- Les chercheurs ajoutent que ce facteur est « indépendant ». Cependant, l’étude révèle aussi que la propension aux comportements à risques est associée à un risque multiplié par 2 d’essayer le tabac (AOR : 2,6) et qu’avoir des amis qui fument est associé au même niveau de risque (AOR : 1,8).
Selon les chercheurs, ces résultats montrent que les cigarettes électroniques peuvent accroître le risque de tabagisme. Ils écrivent : « Parce que les e-cigarettes diffusent de la nicotine plus lentement que les cigarettes traditionnelles, elles peuvent servir de starter incitant à passer à la cigarette».
Cependant, les limites de cette étude sont nombreuses dont la très faible taille de l’échantillon d’utilisateurs de la e-cigarette, au départ de l’étude (n=16) et le poids possible d’autres facteurs, indépendamment de l’expérimentation ou non au départ.
Source : santelog.com/
Jama Pediatrics