Le Centre Hospitalier de Bretagne Sud (CHBS) organisait une journée sur les approches alternatives en tabacologie, hier, à Lorient. L’occasion pour le journal « Le Télégramme » d’interroger Béatrice Le Maître, médecin tabacologue, qui tenait une conférence sur la cigarette électronique.
« IL FAUT ARRÊTER DE DIABOLISER LE VAPOTAGE !«
Quelques années après son explosion, quel est le bilan de la cigarette électronique ?
« C’est très positif. Elle est un outil important pour réussir à arrêter de fumer, au même titre que les autres substituts. Le problème, aujourd’hui, c’est la tendance à comparer ce qui est incomparable : le tabac et la vapeur. Si on devait prendre une image : fumer, c’est comme prendre l’autoroute à contresens. Alors que vapoter, c’est rouler légèrement au-dessus des limites de vitesse ».
Où en sont les débats sur la dangerosité du vapotage ?
« Les échanges se sont apaisés et les professionnels de santé s’accordent là dessus : vapoter, ce n’est pas fumer. Dans une cigarette, il y a 2.500 produits nocifs et le danger vient de la combustion qui libère des particules fines. La vapeur contient à peine une quinzaine de produits, qui sont infiniment moins dangereux. En tant que médecin, c’est notre devoir de rassurer et d’informer. Il reste toujours quelques sceptiques mais objectivement, on ne peut pas être contre. C’est presque de la non-assistance à fumeur en danger ».
Que conseillez-vous à quelqu’un qui veut s’y mettre ?
« D’abord, opter pour du matériel de qualité. Les cigarettes électroniques ont beaucoup évolué. Aujourd’hui, la plupart des produits sont sûrs et solides. Ensuite, il faut laisser le temps aux fumeurs pour arrêter. Ça prend plusieurs années et il y a des rechutes. C’est normal, il faut désaccoutumer le corps et changer ses habitudes. Il ne faut pas diaboliser le vapotage. C’est le tabac qui rend malade et qui tue, pas la vapeur. Il ne faut pas se tromper d’ennemi ».