Avec l’arrivée imminente du « Moi(s) sans tabac« , la vape commence à prendre de plus en plus de place dans les médias et c’est également le cas de Jacques le Houezec, consultant en santé publique, spécialisé dans la dépendance tabagique et la nicotine que l’on voit intervenir ces derniers jours sur les ondes et dans les journaux.
J. LE HOUEZEC : « LA DANGEROSITÉ DE LA VAPE EST AU MOINS 99 FOIS INFÉRIEURE AU TABAC »
Jacques Le Houezec à donc répondu aux questions du journal « Le Télégramme » de passage à Brest à l’occasion de la projection du film «Vape Wave», de Jan Kounen.
Jacques Le Houezec, comment vous est venue l’idée de travailler scientifiquement sur la vape ?
C’est une vieille histoire. Disons que le sujet qui me passionne depuis ma thèse de sciences sur la nicotine, et, à ce titre, je suis intervenu dans plusieurs universités. Quand le vapotage est arrivé dans notre société, il a bien fallu que je m’y intéresse. Quand elle n’est pas fumée, la nicotine n’est pas dangereuse. Elle se retrouve dans des aliments comme les aubergines, les pommes de terre, sans que personne n’y trouve à redire. La nicotine est très comparable à la caféine, à savoir qu’il s’agit d’un stimulant qui procure du plaisir. Elle peut même être bénéfique dans plusieurs situations. Il existe une étude pilote sur son effet sur les malades de Parkinson. Le problème, c’est la fumée et les effets nocifs qui sont liés à la combustion de n’importe quel végétal, d’ailleurs.
Et ce n’est pas le cas de la vape ?
Non, car vous ne recrachez pas une fumée mais de la vapeur. C’est une distinction fondamentale. Et dans un jus pour cigarette électronique, vous avez cinq éléments maximum, dont aucun n’est cancérigène et tous bien connus dans le monde culinaire. Dans une cigarette, il en existe 7.000 dont 70 au moins le sont. Les Anglais ont d’ailleurs pris le pari, à la suite d’études très sérieuses, de favoriser l’utilisation de l’e-cig en admettant la diminution du risque de 95 %. Pour moi, c’est 99 % au moins. Je répète que sous cette forme, la nicotine n’est pas dangereuse. J’ai d’ailleurs formé des pneumologues à Lannion et la majorité commence à devenir favorable à ce discours.
Pourquoi une telle réticence alors ?
Les nouvelles dispositions législatives, très strictes et applicables au 1e r novembre, vont-elles enterrer la vape ?
Non. La vape est faite pour rester parce que c’est la meilleure technologie de rupture avec le tabac. L’autre fait essentiel, c’est que ce sont les fumeurs qui s’en sont accaparés en prenant conscience de cette réalité. Pour eux, c’est une révolution, car ils arrêtent une addiction en prenant d’avantage de plaisir encore.
Comment militez-vous pour la promotion de cette rupture ?
Nous avons organisé le premier salon de la vape avec des scientifiques, des médecins, des vapoteurs… Il en est né une association, « Sovape », qui préfère la notion de réduction des risques à celui de précaution. C’est à nous de porter le débat sur la place publique et de dire la vérité. À nous de faire en sorte que la vape reste un produit de consommation courante comme il l’était avant la loi. On vient nous dire que la nicotine pure est mortelle, qu’elle est nocive sur la peau par exemple. Je rappelle alors, à toutes fins utiles, que le contact de la nicotine sur la peau est exactement le principe du patch. Coller la vape dans la directive tabac est une véritable connerie.
ÉGALEMENT INVITE DANS LES EXPERTS DE FRANCE BLEU ARMORIQUE
Jacques Le Houezec était également sur les ondes dans l’émission « Les experts de France Bleu Armorique » accompagné du Dr. De Bournonville afin de parler de l’arrêt du tabac.