Une nouvelle étude de chercheurs de l’école de médecine de l’université Washington de Saint-Louis aux États-Unis indique que de nombreux parents qui utilisent des e-cigarettes, ne sont pas conscients des dangers qu’elles représentent pour les enfants. Les résultats ont été publiés dans la revue « Academic Pediatrics ».
En France, selon le Baromètre santé de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), près de 3 millions de personnes utilisaient des cigarettes électroniques fin 2014, un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis. La même tendance se confirme également aux États-Unis.
Pourtant de nombreux parents qui utilisent des « vaporisateurs » ne sont pas conscients des dangers qu’ils représentent pour les enfants. C’est ce que viennent de mettre en évidence des chercheurs de l’école de médecine de l’Université de Saint-Louis.
Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont interrogé, entre le 24 juin et le 6 novembre 2014, 658 parents de 15 cliniques différentes de la région de Saint-Louis. Le questionnaire portait sur leurs connaissances quant à l’usage des cigarettes électroniques. 17,3% ont déclaré utiliser régulièrement la e-cigarette, 21% de manière occasionnelle et 12,3% ont annoncé qu’un membre de la famille fumait régulièrement des e-cigarettes à la maison. Enfin, dans les deux tiers des foyers où les enfants étaient exposés à la e-cigarette, ils l’étaient également à des cigarettes ordinaires.
Les résultats, publiés dans la revue « Academic Pediatrics », mettent en évidence que 36% des utilisateurs n’avaient pas rangé les flacons de e-liquide dans un endroit sûr et fermé à clef ni utilisé de bouchons « sécurité enfant« . Les flacons de liquide ont été le plus souvent stockés dans un tiroir ou une armoire (34%) ou un sac à main (22%).
Une prévention nécessaire
Or, ce liquide est un mélange de nicotine, de glycérine et d’éthers de glycol, qui, ingéré par l’enfant, peut-être mortel ou, tout au moins, provoquer des nausées et des vomissements nécessitants des soins d’urgence. Le seul contact avec la peau peut également être dangereux.
« Ce sont des risques évitables en grande partie, mais parce que l’utilisation des e-cigarettes est relativement nouvelle, beaucoup de gens y compris les pédiatres ne sont pas conscients des dangers ou des mesures qui devraient être prises pour protéger les enfants« , souligne, dans un article publié sur le site internet de l’université, Jane Garbutt, professeur de médecine et de pédiatrie et auteur principal de l’étude.
Face à ce problème, la prévention médicale joue ainsi un rôle primordial. Or, d’après l’étude seulement 15,3% des utilisateurs ont indiqué que leur pédiatre était au courant de leur pratique et seulement 6% qu’ils avaient discuté avec lui des mesures sécuritaires à prendre.
« La meilleure façon de réduire le risque est de stocker le e-liquide hors de portée des enfants« , poursuit le Pr Garbutt, qui conclut : « Nous encourageons fortement les pédiatres de demander aux parents s’ils utilisent des e-cigarettes pour discuter avec eux des risques d’exposition« .
Source : leparisien.fr