Depuis des années, le Royaume-Uni est considéré comme la référence incontournable du vapotage dans le monde entier. « La cigarette électronique est considérée comme étant « au moins 95 % moins dangereuse » que fumer« , cette citation issue d’un rapport du Public Health England en 2015 aura évidemment eu une forte incidence dans l’esprit et surtout l’imaginaire des vapoteurs. Si de prime abord il peut sembler logique de mettre le Royaume-Uni sur un véritable piédestal, il reste très intéressant d’analyser la situation réelle de la vape sur place. Afin de savoir si nous avons a faire à une véritable terre sainte pour les vapoteurs nous nous sommes rendu dans le sanctuaire, à Londres tout simplement ! Alors ? Royaume-Uni, véritable el dorado de la vape ? Pas si sur !
ROYAUME-UNI : LA LIBERTE POUR LES VAPOTEURS ?
Selon de très nombreuses sources le Royaume-Uni compte beaucoup de vapoteurs (2,2 millions d’utilisateurs) soit 4% de la population, un chiffre qui n’est au final pas plus important que dans les pays voisins comme la France (3 millions) ou l’Allemagne (3.7 millions). Le territoire ne faisant plus partie de l’Union Européenne depuis le 31 janvier 2020 (Brexit), il reste très libre dans sa politique sanitaire et financière concernant le vapotage.
Si le gouvernement britannique est aujourd’hui aussi ouvert à la vape, c’est en grande partie grâce au travail de l’anciennement Public Health England (aujourd’hui National Institute for Health Protection) dès l’année 2015. Dans cette optique, le Royaume-Uni autorise la vape mais plus encore, il encourage tous les fumeurs à vapoter, en vertu d’une vraie stratégie de réduction des risques, soutenue par le Ministère de la Santé et le Gouvernement.
Le Royaume-Uni est souvent considéré comme un exemple à suivre depuis que le PHE s’est illustrée en commandant différents rapports scientifiques sur les risques inhérents au vapotage. Ces fameux rapports sont aujourd’hui des références pour le monde du vapotage et ont directement participé à la prise de position du gouvernement britannique, considérant depuis que vapoter est au moins 95 % moins nocif que fumer.
Dans un territoire qui compte encore 5,4 millions de fumeurs, la réduction des risques tabagique est mise en avant avec des opérations « coup de poing » comme la distribution de cigarettes électroniques à un million de fumeurs britanniques récemment. Depuis quelques années il n’est pas rare qu’une distribution soit organisée dans les hôpitaux du NHS (National Health Service) ou encore dans les prisons du Royaume-Uni.
La notion de « vape libre » s’applique de façon particulière au Royaume-Uni notamment lorsqu’on évoque la communication et la publicité sur la cigarette électronique. En effet, contrairement aux pays de l’Union Européenne, la publicité est autorisée dans le territoire à condition que celle-ci ne contienne pas d’allégations thérapeutiques, la vape peut donc être présentée comme une aide à l’arrêt du tabagisme.
En sillonnant la capitale londonienne le constat est plutôt flagrant avec des publicités pour des grandes marques de vape sur les bus (blu) ou des affiches faisant la promotion de la cigarette électronique pour en finir avec le tabagisme. Du point de vue sanitaire c’est une chose que l’on ne retrouve nul part ailleurs et qui fait du Royaume-Uni la seule « référence » en la matière dans le monde. Pour autant est-ce suffisant pour présenter le Royaume-Uni comme le paradis du vapoteur, le lieu de pèlerinage incontournable pour les aficionados de la vape ? Et bien non et voici pourquoi !
ROYAUME-UNI : OU SONT LES VAPOTEURS ET LES BOUTIQUES ?
Selon les statistiques officielles, il y’avait environ 2000 boutiques de vape en 2019 au Royaume-Uni contre plus de 3000 en France. En exploration à Londres nous avons eu beaucoup de difficulté à nous approvisionner en e-liquide de qualité. En effet, si de nombreuses marques anglaises sont connues sur le marché (Dinner Lady, T-Juice, Vampire Vape), il reste très difficile de trouver ne serait-ce qu’une simple boutique physique sur place.
Après une recherche minutieuse nous avons fini par faire la découverte d’une belle échoppe dans le quartier de Notting Hill ou les vendeurs, des passionnés n’ont pas hésites à nous confier que les boutiques physiques peu nombreuses n’étaient pas très fréquentés et que la tendance était depuis longtemps aux pods et aux puffs. Et quel fut notre déception de découvrir au fil de notre périple qu’en réalité le marché de la vape s’étendait dans tout types de commerces (drugstore, barbier, téléphonie, épicerie) avec une offre quasi unique de pods et de puffs très colorés.
Côté population on aurait pu s’attendre à un minimum de visibilité pour ce soit disant « el dorado de la vape » mais il n’en fut rien. Spécificité londonienne ou habitude au Royaume-Uni ? Toujours est-il que l’anglais ne fume que très peu en société et ne vape pas plus. Armés de nos mods et atomiseurs en plein centre ville autant vous dire que nous avons suscités certains regards sans pour autant se sentir méprisé.
ROYAUME-UNI : UN DEFI SANITAIRE PLUS QU’UN ENGOUEMENT !
En conclusion même si dans l’imaginaire collectif le Royaume-Uni reste une véritable référence, la réalité du terrain semble bien différente avec une population vapoteuse très discrète qui se contente globalement de consommer de la puff ou des pods. En comparaison si la France met moins en avant le vapotage dans sa politique sanitaire, les boutiques physiques spécialisées sont omniprésentes et il est fréquent de voir de grosses volutes de vapeur dans les lieux publics. Le vapoteur expérimenté anglais préférera pour sa part faire sa commande en toute discrétion sur les sites spécialisés en ligne.
Si la capitale londonienne reste un plaisir pour les touristes et pour les sorties, elle ne sera clairement pas la capitale du vapotage. Ne comptez pas faire de grandes découvertes ou acheter une flopée de nouveaux e-liquides, vous seriez probablement déçu du manque de proposition.