Ce mardi, L’Académie des sciences américaine à publiée un rapport de 600 pages consacré à la cigarette électronique. Intitulé « conséquences sur la santé publique de l’e-cigarette« , cette analyse a été réalisée par des dizaines de chercheurs qui ont passé au crible plus de 800 études scientifiques. Ce rapport plutôt accablant est sensé aider la FDA à encadrer l’utilisation et la vente des cigarettes électroniques et n’aura probablement pas un effet positif sur l’industrie de la vape.
UN RAPPORT QUI MET EN AVANT LES « EFFETS NEFASTES » DU VAPOTAGE
C’est donc plus de 800 études scientifiques sur la cigarette électronique qui ont fait l’objet d’analyses par une dizaine de chercheurs. Ce travail aura finalement accouché d’un rapport de 600 pages que la FDA, l’agence de réglementation américaine avait commandé afin de savoir comment encadrer l’utilisation et la vente des cigarettes électroniques.
Suite à la publication ce celui ci, la FDA à déclaré : « Nous devons mettre en place, pour ces nouveaux produits, une série appropriée de barrières réglementaires afin d’évaluer les risques et de maximiser les profits potentiels« .
Dans un résumé de quatre pages, l’Académie des sciences livre 47 conclusions de cette méta-analyse que nous vous dévoilons ici même. Vous remarquerez que globalement, ces conclusions ne sont pas vraiment en faveur de la cigarette électronique et ne sont pas non plus de bonne augure pour la future réglementation.
PREUVES CONCLUANTES
– Conclusion 3-1. Il existe des preuves concluantes que l’utilisation de la cigarette électronique augmente les concentrations de particules en suspension dans l’air et l’exposition à la nicotine dans les environnements intérieurs.
Conclusion 4-1. Il existe des preuves concluantes que l’exposition à la nicotine des cigarettes électroniques est très variable et dépend des caractéristiques des produits (dont les caractéristiques de l’appareil et des e-liquides). Elle dépend également de l’utilisation du dispositif.
Conclusion 5-1. Il existe des preuves concluantes qu’en plus de la nicotine, la plupart des e-liquides contiennent et émettent de nombreuses substances potentiellement toxiques.
Conclusion 5-2. Il existe des preuves concluantes qu’outre la nicotine, le nombre, la quantité et les caractéristiques des substances potentiellement toxiques émises par les cigarettes électroniques sont très variables et dépendent des caractéristiques du produit utilisé.
Conclusion 14-1. Il existe des preuves concluantes que les cigarettes électroniques peuvent exploser, provoquer des brûlures ou devenir des projectiles. Ce risque est considérablement accru lorsque les accus sont de mauvaises qualités, sont mal stockées ou sont modifiées.
Conclusion 14-2. Il existe des preuves concluantes que l’exposition intentionnelle ou accidentelle aux e-liquides par contact cutané peut entraîner des effets néfastes sur la santé, y compris, mais sans s’y limiter, des convulsions, une lésion cérébrale anoxique, des vomissements…
Conclusion 14-3. Il existe des preuves concluantes que la consommation ou l’injection d’e-liquide qu’elle soit intentionnelle ou non peut-être fatal.
Conclusion 18-1. Il existe des preuves concluantes que le fait de substituer le tabac par la cigarette électronique réduit l’exposition des utilisateurs à de nombreux produits toxiques et cancérigènes présents dans les cigarettes classiques.
PREUVES SUBSTANTIELLES
Conclusion 4-2. Il existe des preuves substantielles que la consommation de nicotine à partir d’une cigarette électronique chez les adultes expérimentés peut être comparable à celle consommée avec des cigarettes classiques.
Conclusion 5-3. Il existe des preuves substantielles nicotine mise à part que dans des conditions d’utilisation classique, l’exposition aux substances potentiellement toxiques provenant des cigarettes électroniques sont nettement plus faibles que celles des cigarettes classiques.
Conclusion 5-4. Il existe des preuves substantielles que l’aérosol produit par une e-cigarette contient des métaux. L’origine des métaux peut-être la résistance métallique utilisée pour chauffer l’e-liquide ou d’autres parties de l’e-cigarette. Les caractéristiques du produit et les profils d’utilisation peuvent contribuer à des différences dans les concentrations réelles de métaux mesurées dans les aérosols produites.
Conclusion 7-1. Il existe des preuves substantielles que l’aérosol produit par une cigarette électronique peut induire un dysfonctionnement aiguë des cellules endothéliales, bien que les conséquences à long terme et les résultats sur ces paramètres avec une exposition à long terme soient incertains.
Conclusion 7-2. Il existe des preuves substantielles que les composants des aérosols de cigarette électronique peuvent favoriser la formation de stress oxydatif. La génération d’espèces réactives de l’oxygène et l’induction du stress oxydatif est généralement moins importante avec la cigarette électronique qu’avec la fumée d’une cigarette ordinaire.
Conclusion 8-1. Il existe des preuves substantielles que l’utilisation de la cigarette électronique entraîne des symptômes de dépendance.
Conclusion 9-2. Il existe des preuves substantielles que la fréquence cardiaque augmente après l’ingestion de nicotine par les cigarettes électroniques.
Conclusion 10-4. Il existe des preuves substantielles que certains produits chimiques présents dans les aérosols d’e-cigarette (par exemple, le formaldéhyde, acroléine) sont capables de causer des dommages à l’ADN. Cela soutient la plausibilité qu’une exposition à long terme pourrait augmenter le risque de cancer et avoir des effets néfastes sur la reproduction. Que les niveaux d’exposition sont suffisamment élevés pour contribuer à la cancérogenèse humaine reste à déterminer.
Conclusion 16-1. Il existe des preuves substantielles que l’utilisation de la cigarette électronique augmente le risque d’un passage au tabagisme chez les jeunes.
Conclusion 18-2. Il y a des preuves substantielles que l’abandon complet de l’usage régulier du tabac grâce à la cigarette électronique entraînent une réduction des effets indésirables à court terme sur la santé.
PREUVES MODERES
Conclusion 8-2. Il existe des preuves modérées que le risque et la gravité de la dépendance soit plus faibles avec les cigarettes électroniques qu’avec les cigarettes classiques.
Conclusion 8-3. Il existe des preuves modérées que la variabilité des caractéristiques des produits du vapotage (concentration de nicotine, arôme, type d’appareil et marque) soit déterminant dans l’importance du risque et de la gravité de la dépendance à l’e-cigarette.
Conclusion 9-3. Il existe des preuves modérées que la pression artérielle diastolique augmente après l’ingestion de nicotine par une utilisation d’e-cigarette.
Conclusion 11-4. Il existe des preuves modérées d’augmentation de la toux, de la respiration sifflante ainsi qu’une augmentation des exacerbations de l’asthme chez les adolescents qui utilisent des cigarettes électroniques .
Conclusion 16-2. Parmi les jeunes et les jeunes adultes qui sont vapofumeurs (Tabac et E-cigarette), il existe des preuves modérées que l’utilisation de la cigarette électronique augmente la fréquence et l’intensité de la consommation de tabac.
Conclusion 17-2. Il existe des preuves modérées que l’utilisation d’une e-cigarette avec nicotine est plus efficace que que l’utilisation d’une e-cigarette sans nicotine concernant le sevrage tabagique.
Conclusion 17-4. Bien que la preuve globale des essais d’observation soit mitigée, il existe des preuves modérées selon lesquelles une utilisation fréquente des cigarettes électroniques puisse être associée à une probabilité accrue de sevrage tabagique.
Conclusion 18-5. Il existe des preuves modérées que l’exposition passive à la nicotine et aux particules est plus faible avec la cigarette électroniques qu’avec la cigarette classique.
PREUVES LIMITEES
Conclusion 3-2. Il existe des preuves limitées que l’utilisation de la cigarette électronique augmente les niveaux de nicotine sur une variété de surfaces intérieures par rapport aux niveaux de fond.
Conclusion 5-5. Il existe des preuves limitées que le nombre de métaux contenus dans les aérosols d’e-cigarette pourrait être supérieur au nombre de métaux dans les cigarettes classiques, à l’exception du cadmium, qui est nettement plus faible dans les cigarettes électroniques comparé aux cigarettes de tabac.
Conclusion 9-4. Il existe des preuves limitées que l’utilisation de la cigarette électronique puisse être associée à une augmentation à court terme de la
la pression artérielle, à des changements dans les biomarqueurs du stress oxydatif, à l’augmentation du dysfonctionnement endothélial et à la raideur artérielle.Conclusion 10-2. Il existe peu de preuves issues d’études animales in vivo utilisant des biomarqueurs intermédiaires du cancer pour soutenir l’hypothèse selon laquelle l’utilisation à long terme de la cigarette électronique pourrait accroître le risque de cancer.
Conclusion 10-3. Il existe des preuves limitées que l’aérosol de la cigarette électronique puisse être mutagène ou causer des dommages à l’ADN chez les humains,
les animaux et les cellules humaines en culture.Conclusion 11-2. Il existe des preuves limitées d’une amélioration de la fonction pulmonaire et des symptômes respiratoires chez les adultes et les fumeurs asthmatiques qui passent partiellement ou complètement à l’e-cigarette
Conclusion 11-3. Il existe des preuves limitées d’une réduction des exacerbations de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) parmi les fumeurs adultes atteints de MPOC qui passent complètement ou partiellement à la cigarette électronique.
Conclusion 11-5. Il y a peu de preuves d’effets nocifs concernant l’exposition des e-cigarettes sur le système respiratoire.
Conclusion 12-1. Il existe peu de preuves suggérant que le passage aux cigarettes électroniques puisse améliorer les maladies parodontales des fumeurs.
Conclusion 17-1. Dans l’ensemble, il existe peu de preuves que les cigarettes électroniques sont des aides efficaces pour le sevrage tabagique.
Pour consulter le rapport complet, rendez vous sur le site officiel « nationalacademies.org« .