Alors que le député Duncan Hunter (R-Calif.) propose que la e-cigarette ne soit plus sous surveillance en étant tout simplement exempté de la réglementation de la FDA, Marc Boom lui s’inquiète dans une tribune du journal « The Hill » des effets que cela pourrait avoir sur le long terme pour la population.
NE SURTOUT PAS SORTIR LA VAPE DE LA RÉGLEMENTATION DU TABAC
Encore une fois, on se rend compte de la complexité du sujet aux Etats-Unis, Marc Boom, président et directeur du système d’hôpitaux universitaires « Houston Methodist » a pour sa part un avis bien tranché sur la question.
« En tant que médecin, je peux vous assurer que l’inhalation de produits chimiques est dangereux pour votre santé, qu’il s’agisse de fumée ou de vapeur. Malgré les efforts déployés par l’industrie pour distinguer la vape du tabagisme, la nicotine reste un médicament et les agents cancérogènes restent toxiques.
La législation fédérale récemment introduite par le député Duncan Hunter (R-Calif.) propose d’éliminer la surveillance des cigarettes électroniques en les exemptant de la réglementation du tabac sans aucune approbation de la FDA sur les e-liquides ou le matériel. En lieu et place, l’industrie établirait ses propres normes de fabrication. Je ne suis pas d’accord avec cela et je m’oppose fermement à toutes les tentatives visant à exempter les produits du vapotage des normes de la FDA ou de la réglementation du tabac.
Les cigarettes électroniques ne sont enregistrées aux États-Unis que depuis 2006 et sont restées sans contrôle jusqu’en mai 2016 lorsque la FDA a considérée avoir le pouvoir de les réglementer comme produits du tabac. L’industrie de la vape s’oppose à cette décision et affirme que les cigarettes électroniques sont un outil de «réduction du tabagisme».
Cependant, ces produits délivrent en partie les mêmes toxines cancérogènes que les cigarettes. La chauffe et la vaporisation de ces produits chimiques affectent leur composition et leur toxicité de manière encore inconnue. Sans normes sur les e-liquides ou les vaporisateurs, il n’y a pas de transparence sur la quantité de nicotine et sur les autres produits chimiques présents et leurs risques pour la santé.
Les conséquences à court et à long terme de l’utilisation de la cigarette électronique sont encore inconnues, mais les études préliminaires conviennent de la nécessité de poursuivre les recherches. Une étude de 4 ans avec 500 étudiants de l’Université de Californie du Sud (USC) a révélé que les utilisateurs de cigarettes électroniques étaient deux fois plus susceptibles d’avoir eu une bronchite chronique que ceux qui n’en avaient jamais utilisé. Ces adolescents ignorent s’ils causent des dommages permanents à leur corps.
Pourtant, en dépit de ces signes d’alerte précoce, l’utilisation de cigarettes électroniques continue de monter en flèche aux États-Unis. Le Surgeon General des États-Unis rapporte qu’aujourd’hui, il plus d’élèves du secondaire qui vapent que d’adultes.
Pire encore, les éléments de preuve suggèrent en outre que les cigarettes électroniques sont une porte d’entrée vers le tabagisme chez les adolescents. Ce n’est pas une réduction des méfaits. C’est une épidémie émergente de santé publique.
Dans ma carrière médicale, j’ai vu d’innombrables patients souffrant de cancer du poumon et des problèmes de santé consécutif au tabagisme. Beaucoup de mes patients plus âgés se souviennent lorsque les dangers du tabagisme n’étaient pas publiés et que les produits du tabac n’étaient pas réglementés.
D’ailleurs, la plupart déclarent «J’aurais voulu savoir». Pour ma part, j’encourage les parents, les professionnels de la santé et le public à exhorter les législateurs à continuer la réglementation sur les cigarettes électroniques en tant que produits du tabac. Nous devons protéger le bien-être de nos enfants et de nos patients avant de nous trouver dans une autre crise de santé publique évitable. »
