Aux Etats-Unis, sept experts internationaux de la lutte antitabac tentent d’inciter la Food and Drug Administration (FDA) à avoir une perspective plus large et un « esprit plus ouvert » en ce qui concerne la réglementation des produits vaporisant de la nicotine et en particulier les e-cigarettes.
Dans la revue « Addiction« , publiée en ligne le 25 Avril, les chercheurs ont synthétisé une grande partie des données publiées à ce jour sur les e-cigarettes, et suggèrent que l’utilisation de celles ci peut conduire à une réduction de la consommation de tabac. Plus globalement ceux ci y voient une réduction potentielle des décès dus à la cigarette.
Aux Etats-Unis, c’est l’Autorité des aliments et du médicament qui est chargée de réguler la mise sur le marché des e-cigarettes. Elle a plusieurs fois signalé qu’elles pouvaient constituer une « porte d’entrée » vers le tabac. Une vision quelque peu étriquée de la situation, déplore David Levy, de l’université Georgetown (Washington, D.C.) : « Nous pensons que les discussions ont été jusqu’ici dirigées contre la cigarette électronique, ce qui est malheureux car la vision plus générale nous montre que ces produits sont surtout utilisés par des personnes qui fument déjà ou qui sont à risque de le faire. »
Les autorités s’inquiètent particulièrement de l’attrait que peut exercer la vape sur un public plus jeune. A tort : une étude menée à Paris a montré que les jeunes non-fumeurs ne s’orientaient pas vers ce produit. Il a même tendance à réduire le tabagisme dans ce public.
Que ce soit aux Etats-Unis, au Canada ou au Royaume-Uni, la chute du nombre de fumeurs a connu une véritable accélération au cours des deux dernières années. Un recul qui coïncide avec l’arrivée sur le marché des cigarettes électroniques. Vapoter pourrait même contrer les effets délétères du tabagisme, ajoutent les auteurs : la mortalité associée au tabac est réduite de 5 % chez ce public.
Les experts qui signent cette étude adoptent donc une position désormais classique : un discours en faveur de la réduction des risques. « Le premier objectif des politiques de contrôle du tabac devrait être de décourager de l’usage du tabac tout en donnant aux fumeurs les moyens de s’arrêter plus facilement, même si cela signifie passer par l’e-cigarette pendant un moment plutôt que d’interrompre toute consommation de nicotine », écrivent-ils. Dans cette optique, réguler le marché et taxer les produits serait contre-productif, puisque cela réserverait l’accès des e-cigarettes aux personnes qui en ont les moyens.
Les auteurs de l’étude : David T. Levy , Ph.D., de l’Université de Georgetown (Auteur principal) ; K. Michael Cummngs, PhD, MPH, de l’Université médicale de Caroline du Sud; Andrea C. Villanti, PhD, MPH, Ray Niaura, Ph.D., et David B. Abrams, PhD, de l’Initiative Vérité; Geoffrey T. Fong, Ph.D., de l’Université de Waterloo au Canada; et Ron Borland, PhD, de lutte contre le cancer de Victoria, en Australie.
Source : medicalxpress.com – Pourquoidocteur.fr