Selon une nouvelle étude publiée dans l’European Respiratory Journal, la vapeur émise par les cigarettes électroniques augmente la sensibilité aux infections pulmonaires tout comme la fumée des cigarettes traditionnelles. Il aura fallu peu de temps avant que plusieurs experts ne dénoncent la méthodologie de cette étude qui une fois de plus vient faire du mal au vapotage.
AVEC LE VAPOTAGE LES VOIES RESPIRATOIRES SONT PLUS VULNERABLES FACE AUX BACTERIES
Une étude de l‘Université Queen Mary de Londres (Grande-Bretagne) révèle que le vapotage rend les voies respiratoires aussi vulnérables aux bactéries qui adhèrent aux cellules des voies respiratoires que la fumée des cigarettes traditionnelles ou celle des pots d’échappements, ce qui augmente le risque d’infection respiratoire chez les personnes les plus vulnérables.
Les chercheurs ont examiné les effets du vapotage sur une molécule produite par les cellules qui tapisse les voies respiratoires appelée PAFR (récepteur du facteur plaquettaire), qui aide les bactéries responsables de la pneumonie à coller au nez, à la gorge et aux poumons. Des études précédentes avaient montré que les niveaux de PAFR augmentent en réponse au tabagisme, au tabagisme passif et aux fumées de pots d’échappement.
Pour voir si l’effet était identique avec les e-cigarettes, ils ont étudié les cellules qui tapissaient le nez de 17 utilisateurs de cigarette électronique une heure après le vapotage. Parmi ceux-ci, 10 étaient des utilisateurs réguliers de cigarettes électroniques contenant de la nicotine, 1 utilisait des cigarettes électroniques sans nicotine et 6 n’étaient pas des vapoteurs réguliers. Ils ont alors constaté que les niveaux de PAFR avaient triplé par rapport aux niveaux normaux.
UNE METHODOLOGIE PEU SATISFAISANTE SELON CERTAINS EXPERTS
Suite à cette étude, les chercheurs suggèrent que les personnes à risque élevé de pneumonie qui souhaiteraient arrêter de fumer optent plutôt pour les patchs à la nicotine ou les gommes comme aide au sevrage tabagique. Si l’utilisation des cigarettes électroniques n’est clairement pas sans risques, elles restent pourtant au moins 95% moins nocive que les cigarettes combustible selon le Public Health England.
D’ailleurs le professeur Peter Hajek, directeur de l’Unité de recherche sur la dépendance au tabac, QMUL, a déclaré suite à cette étude :
« C’est une honte que l’étude n’ai pas comparé ses effets cellulaires avec ceux du tabagisme. Les effets de l’aérosol de l’e-cigarette ont été comparés aux effets de l’air propre mais il était plus important de le comparer avec le tabagisme. Peut importe le comparateur, on ne sait pas vraiment si il y’a quelque chose d’alarmant dans ces résultats. La partie la plus pertinente de l’article concerne les cellules prélevées sur des personnes qui ne fument pas ou vapote. Il n’y avait pas de différence dans les niveaux de PAFR entre vapoteurs et non-vapoteurs dans les échantillons principaux ! L’étude a seulement noté un effet aigu transitoire après le vapotage. Comment cela peut-il se traduire sur la santé ? Ce n’est pas bien clair. Les données provenant de personnes, par opposition aux cellules et aux animaux exposés de manière très différente, ne montrent aucun signe d’une augmentation de la vulnérabilité aux infections des vapoteurs suite à une utilisation de l’e-cigarette.. En fait, les résultats pointent dans la direction opposée, les travaux antérieurs suggèrent que les fumeurs qui sont passés du tabac au vapotage ne signalent aucune augmentation, mais plutôt une diminution significative des infections respiratoires « .
Pour le professeur Peter Openshaw, professeur de médecine expérimentale, Imperial College London, cette étude ne doit pas être utilisé pour comparer le vapotage au tabagisme :
« Les résultats de cette étude avec des cellules cultivées en laboratoire et des souris suggèrent que le vapotage pourrait rendre les cellules tapissant les voies respiratoires plus collantes et donc plus sensibles à la colonisation bactérienne, mais cela reste une preuve indirecte que le vapotage puissent augmenter le risque d’infection pulmonaire chez les humains. Bien qu’il soit possible que le vapotage puisse augmenter le risque de pneumonie, le risque reste clairement plus faible qu’avec le tabagisme. Nous avons besoin de plus amples recherches pour déterminer si le vapotage en comparaison avec le tabagisme est susceptible d’augmenter le risque de pneumonie.Cette étude ne devrait pas être utilisée pour pousser les fumeurs à ne pas utiliser l’e-cigarette. A ce jour, il y’a des preuves que les cigarettes électroniques sont beaucoup moins nocives que le tabagisme. »
Source : Topsante.com – Sciencemediacentre.org