C’est une nouvelle étude pilote financée par le Cancer Research UK et publiée dans la revue Addiction qui nous prévient aujourd’hui que l’utilisation de l’e-cigarette avec une faible dose de nicotine ne serait le meilleur choix pour démarrer un sevrage tabagique.
UNE CONSOMMATION PLUS IMPORTANTE DE E-LIQUIDE ET DU FORMALDEHYDE ?
Cette fois c’est une étude comportementale qui est proposée par le Cancer Research UK et publiée dans la revue Addiction. Lorsqu’un fumeur veut se lancer dans le monde de la vape, la question est souvent la même : Que dois-je prendre comme taux de nicotine ? S’il y’a quelques années, le taux de départ en nicotine d’un primo-vapoteur était souvent de 19,6 mg/mL, cela a bien changé et de plus en plus de débutants s’initient à l’e-cigarette avec des e-liquides à 6mg voir 3 mg/mL.
Pour cette nouvelle étude pilote, les chercheurs ont suivi 20 vapoteurs réguliers pendant un mois, en enregistrant le moindre détail de leur consommation grâce à des e-cigarettes « connectées ». Ainsi, ils ont ainsi mis en évidence l’existence d’un comportement compensatoire : les vapoteurs utilisant des e-liquides à faible teneur en nicotine (6 mg/mL) avaient tendance à compenser l’apport inférieur en nicotine en vapotant plus souvent, et avec des bouffées plus longues et plus intenses que les autres (18 mg/mL).
Les comportements compensatoires sont connus de longue date. Ils sont par exemple fréquents avec les cigarettes dites « light », ce qui participe à les rendre au moins aussi nocives que les cigarettes normales. Si avec l’e-cigarette on sort un peu du ce cadre, ce comportement n’est pas non plus neutre : les chercheurs ont détecté davantage de formaldéhyde (composé irritant et potentiellement cancérogène) dans les urines du groupe utilisant des e-liquides à faible teneur en nicotine.
COMMENCER PAR UNE FAIBLE DOSE DE NICOTINE : UNE ERREUR ?
« Certains vapoteurs pourraient penser qu’il vaut mieux commencer par un faible dosage en nicotine, mais ils doivent savoir qu’une plus faible concentration risque de les conduire à consommer plus de e-liquide« , explique le Dr Lynne Dawkins, premier auteur de l’étude, dans un communiqué de Cancer Research UK. « Cela a un coût financier, mais peut-être aussi un coût en santé. » Il faudra tout de même confirmer le résultat de cette étude pilote par de plus vastes études.
La nicotine n’est pas un problème en soi : elle provoque une forte dépendance mais sa toxicité est très faible (sauf pour le fœtus, chez les femmes enceintes). En cas de forte dépendance au tabac, mieux vaut opter pour un dosage suffisant en nicotine, plutôt que de compenser son manque de nicotine par un mauvais usage de l’e-cigarette. Car il y’a un autre risque dans le fait d’utiliser des e-liquides sous-dosés en nicotine, c’est l’état de manque qui peut conduire une nouvelle fois au tabagisme.
Source : Onlinelibrary / Pourquoi Docteur