Cette fois-ci, ce n’est ni le risque d’explosion de la batterie ni la nocivité des arômes qui sont pointés du doigt. Publiée fin août dans la revue « Thorax », une étude américaine révèle que des souris, soumises à des vapeurs d’e-cigarettes, avec nicotine, une heure par jour pendant quatre mois, présentaient des lésions pulmonaires semblables à celle de la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), maladie respiratoire chronique.
LA E-CIGARETTE POTENTIELLEMENT TOXIQUE ?
Selon Thierry Chinet, chef du service de la pneumologie et oncologie thoracique à l’hôpital Ambroise-Paré de l’AP-HP : « cette étude est très importante. » Non seulement elle démontre que la cigarette électronique, utilisée par un million et demi de Français, peut « être potentiellement toxique », mais, pour la première fois, que la « nicotine peut avoir des conséquences délétères sur le poumon ». Jusqu’alors, les médecins pensaient que seuls les produits de combustion, comme la fumée, étaient à l’origine des problèmes respiratoires.
Si ces premières pistes demandent à être confirmées, une deuxième étude américaine récente montre que l’e-cigarette ne serait pas un produit anodin. Trois mille adolescents non fumeurs du sud de la Californie, qui vapotent régulièrement, toussent davantage que les autres. Ces résultats confirment les inquiétudes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui demande de l’interdire aux mineurs. En France, c’est déjà le cas depuis juin 2013.
» IL VAUT MIEUX VAPOTER QUE FUMER«
Cependant, Thierry Chinet, spécialiste en pneumologie, souhaite rester prudent : « Evidemment, il vaut mieux vapoter que fumer même si on manque de données. » Les études sur la cigarette électronique ont commencé il y a six ans, et il faudra attendre encore une vingtaine d’années pour avoir des certitudes.
En attendant, l’objectif des médecins est de faire baisser le nombre de BPCO, maladies chroniques pulmonaires mal connues et pourtant dévastatrices. « On ne parle que du cancer mais, au fil du temps, trois à quatre fumeurs sur dix développent une BPCO, explique Bruno Housset, chef du service de pneumologie du centre hospitalier intercommunal de Créteil. Même s’ils arrêtent le tabac, leurs poumons sont détruits. » Dix-sept mille Français en meurent chaque année, soit quatre fois plus que les accidentés de la route.
Source : Le Parisien