La Fédération Française d’Addictologie publie ce mardi matin les recommandations d’experts prônant des traitements moins radicaux que le sevrage total pour lutter contre les addictions. Ces nouvelles méthodes seraient plus efficaces.
Des experts ont travaillé pendant trois ans sur la façon dont il faudrait prendre en charge les addictions. Ils ont auditionné pendant des mois toutes les parties prenantes. La Fédération Française d’Addictologie rend publiques ce mardi une quinzaine de leurs recommandations.
Le rapport relève que la plupart des personnes ayant un probleme de dépendance à l’alcool, par exemple, ne vont pas demander d’aide aux structures de soin, ou attendent des années avant de le faire, par honte, culpabilité, mais aussi peur du sevrage, car l’abstinence est souvent considérée comme la seule option pour guérir. Or, le dogme du sevrage paraît pourtant de plus en plus dépassé, parce que les rechutes sont fréquentes.
En pratique, on privilégie de plus en plus ce qu’on appelle la « consommation contrôlée« . Le principe, c’est que sans arrêter totalement de consommer, on réduit les dommages et les dangers liés à cette consommation.
« Le matin, le patient se lève pour aller travailler, il a moins de problèmes sur le plan somatique, il a ses paramètres biologiques et psychologiques qui s’améliorent. » Le Professeur Amine Benyiamina, président de la Fédération Française d’Addictologie.
C’est le même mécanisme pour la cigarette électronique, qui permet de fumer, mais en supprimant le goudron de la vraie cigarette. En poussant le raisonnement, le rapport préconise la dépénalisation des drogues, puisqu’en sortant l’usager de la clandestinité, on pourra mieux contrôler les consommations et travailler sur des politiques publiques d’accompagnement et de prévention.
–> Voir le Rapport de la Fédération Française d’Addictologie
Source : France Inter