FRANCE : L’appui d’une lobbyiste pro-vape au Ministère de la Santé ?

FRANCE : L’appui d’une lobbyiste pro-vape au Ministère de la Santé ?

Après des années d’ignorance et de silence, le gouvernement français serait-il prêt à s’ouvrir sur le sujet de l’e-cigarette ? Selon nos confrères de « Entreprise.news« , fin février, une nouvelle personne rejoignait l’équipe de communication du ministère de la Santé. Il s’agit de Jeanne Bariller, Ex-directrice conseil au pôle consulting/communication corporate de l’agence Havas Paris, mais aussi ancienne collaboratrice de Xavier Bertrand connue pour sa prise de position favorable sur la vape.


UNE COMMUNICATION PLUS OUVERTE SUR LE VAPOTAGE ?


Récemment, un arrêt de Journal Officiel annonçait les arrivées au gouvernement de Jeanne Bariller et Maxime Boidin, respectivement conseillère en charge de la presse et de la communication au ministère de la Santé et conseiller au cabinet du secrétaire d’Etat auprès du même ministère. Concernant la première citée, outre le fait qu’elle eut été chargée des relations presse au cabinet de Xavier Bertrand lorsqu’il fut ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé ainsi que de sa communication à l’Assemblée Nationale, le passé de Jeanne Bariller ressort aujourd’hui.

Invitée chez Europe 1 le 1er juin 2018, Agnès Buzyn expliquait que la cigarette électronique était un objet de servrage comme un autre au même titre que les patchs ou les chewing-gum. La ministre souhaitait « promouvoir tout ce qui peut aider à arrêter de fumer » tout en confessant ne « pas très bien connaître la toxicité de la cigarette électronique à long terme. » Agnès Buzyn concluait en affirmant que la cigarette électronique était « clairement moins toxique que le tabac. » 

Une position que partageait déjà sa nouvelle collaboratrice en 2015. A l’époque, Jeanne Bariller travaillait pour le groupe de communication Havas Paris. Au détour d’un tweet, celle qui a rejoint le cabinet d’Adrien Taquet, secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, assurait, elle aussi, que « la cigarette électronique est évidemment moins toxique que le tabac. » 

Position étonnante mais logique lorsque l’on sait qu’en 2013, le comité des acteurs de la cigarette électronique (CACE), qui regroupait tout de même près de 90% des acteurs professionnelles entre importateurs et vendeurs, mandatait l’agence Havas Paris, que Jeanne Bariller rejoindra en 2015, pour « mener à bien son offensive contre l’interdiction en France du vapotage dans les lieux publics et l’alignement de ces produits sur la fiscalité du tabac souhaités par Marisol Touraine », à l’époque Ministre des Affaires sociales et de la Santé.

Le 17 juillet 2018, le groupe Havas Paris était choisi, au terme d’un appel d’offre qui l’opposait à quatre autres agences, pour « la conception et la mise en oeuvre de la stratégie digitale institutionnelle ainsi que le site internet » de Santé publique France, l’agence nationale de la santé publique qui dépend directement du ministère de la Santé. L’agence regroupe entre autres l’Institut de Veille Sanitaire, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé et l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires. 

Le contrat est d’une durée d’un an, reconductible trois fois un an en cas de bons résultats. Le marché est, quant à lui, de 2,3 millions d’euros. Le groupe Havas Paris aura la tâche de conduire la communication digitale du ministère d’Agnès Buzyn à l’information sur l’observation de l’état de santé des Français, la promotion de la santé mais aussi sur les questions liées à la prévention et l’éducation ainsi que la veille et l’alerte des risques sanitaires. 


ENCOURAGEANT MAIS PAS FORCEMENT DÉCISIF !


Comme le précise Entreprise.news « De là à dire que l’on sait déjà qu’elle sera la position du gouvernement, du ministère de la Santé sur le sujet de la e-cigarette, il n’y a qu’un pas… » pourtant nous ne pouvons oublier les nombreuses déceptions que le secteur de l’e-cigarette a connu avec les changements au sein du gouvernement.

« Les paroles s’envolent, les écrits restent », si cela n’a pas toujours grande valeur aux yeux des politiques il sera toujours temps de le rappeler aux personnes concernés si les décisions prises ne sont pas en adéquation avec les anciennes déclarations écrites.

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A propos de l'auteur

Ayant une formation de spécialiste en communication, je m'occupe d'une part des réseaux sociaux du Vapelier OLF mais je suis également rédacteur pour Vapoteurs.net .