Les Grecs ne fument plus autant qu’avant. En cinq années, la consommation de tabac a baissé de façon vertigineuse, sur fond d’une crise endémique.
UN PAYS EN CRISE PROFONDE QUI VOIT SON TAUX DE TABAGISME CHUTER !
Aucune campagne anti-tabac n’a jamais donné de tels résultats. En Grèce, une baisse spectaculaire de la consommation de cigarettes a été enregistrée, selon une étude réalisée à l’échelle européenne, rapportée par le Guardian. Longtemps le mauvais élève de l’Europe, en 2009, la Grèce détenait la palme du nombre le plus élevé de fumeurs avec 42% de sa population.
Selon les derniers chiffres, le nombre de fumeurs a chuté de 9,6 points au cours des cinq dernières années. En 2012, 36,7% des Grecs se déclaraient fumeurs réguliers ou occasionnels. En 2017, ils ne sont plus que 27,1%. « C’est une chute de près de 2 points par année. C’est un record« , détaille le professeur Panagiotis Behrakisa. Résultat? La consommation de tabac avait été réduite de près de la moitié au cours de la dernière décennie, passant d’environ 35,1 milliards de cigarettes en 2007 à 17,9 milliards en 2016.
L’étude révèle que les changements de comportement les plus importants concernent les personnes les plus âgées, qui arrêtent, et les plus jeunes, qui ne se mettent plus à fumer.
Il faut rappeler que la Grèce revient de loin en matière de lutte contre la nicotine. Les lois anti-tabac ont longtemps été bafouées. Selon France info, la vice-ministre grecque de la santé avait reconnu en 2014 devant le Parlement que lors de deux de ses déplacements dans des services de santé en province, elle avait vu les médecins fumer dans les bureaux.
Alors, d’où vient la prise de conscience? Depuis la crise économique qui touche le pays, les stages et séminaires pour aider les fumeurs à arrêter se sont multipliés. « Les gens n’abandonnent pas tellement pour des raisons de santé mais surtout pour des raisons financières« , selon le sociologue, Aliki Mouriki, interrogé par le Guardian qui note qu’il reste encore beaucoup d’accro à la nicotine.
Cependant le professeur Panagiotis Behrakis pointe que la plus grande baisse a été observée parmi une population aux revenus très élevés. Selon lui, la grande majorité des Grecs pensent maintenant que la réduction de la consommation de tabac devrait être considérée comme un objectif national. « C’est une victoire morale« , se réjouit-il.
Source : Lexpress.fr/