Avec la situation de la e-cigarette au Canada et plus particulièrement au Québec ou la loi 44 a fait des ravages, notre rédaction a trouvé important de donner la parole à nos amis francophones afin d’avoir leurs ressentis. Évidemment, nous ne pouvions trouver mieux que l’Association Québécoise des Vapoteries pour vous présenter la situation à travers cette interview exclusive. C’est donc au mois d’Avril que nous avons pu nous entretenir avec Valerie Gallant, la présidente de l’Association Québécoise des Vapoteries.
Bonjour, Pour commencer pouvez vous nous présenter l’Association Québécoise des Vapoteries ?
V.Gallant : L’Association Québécoise des Vapoteries est un organisme à but non lucratif dûment enregistrée qui rassemble une quarantaine de vapoteries au Québec. Nous nous sommes d’abord rassemblées dans le but de contester la nouvelle loi 28 anciennement Projet de Loi 44 mais, au fil du temps, nous avons décidé d’offrir aussi aux membres, une forme d’auto réglementation car, quoique la loi soit très restrictive au niveau commercial de la cigarette électronique, elle n’encadre et ne réglemente en rien cette dernière ni ses produits dérivés. Nous travaillons donc présentement avec l’Université de Montréal afin de pouvoir faire analyser les e-liquides produits et vendus au Québec. Comme la loi est aussi très restrictive au niveau de l’information que les vapoteries ont le droit de véhiculer, l’Association peut, elle, permettre au public d’avoir accès à des études, des articles etc…
La loi 44 a fortement réglementé la e-cigarette a Québec, quelle conséquence a eu cette réglementation sur le marché de la vape ? Sur les vapoteurs ?
V.Gallant : La loi a eu pour effet de faire diminuer l’achalandage des boutiques de beaucoup. Si on prend seulement le fait que les ventes en ligne sont maintenant interdites, c’est déjà une perte financière considérable pour certaine vapoteries. Je dirais dans la même veine, que l’effet sur les vapoteurs est que pour la majorité des vapoteurs habitant en région, il est maintenant très difficile voire impossible de commander comme ils le faisaient avant la loi… En fait, on oblige les vapoteurs à dépenser leur argent ailleurs qu’au Québec! Comme les vapoteries étaient la plus grande source d’information sur les produits qu’ils vendent, le public manque cruellement d’information et d’études crédibles sur le sujet et, commence à avoir peur…
Quelles sont les revendications de l’AQV ? Y’a t’il déjà des avancées dans la communication avec les politiques ?
V.Gallant : Les demandes de l’AQV ne sont pas de faire annuler la loi sur la lutte au tabagisme, mais, de soustraire la cigarette électronique à certaines dispositions de cette dite loi. Nous souhaitons qu’il soit officiellement reconnu que la vapoter, ce n’est pas fumer. Que vapoter peut effectivement être, comme le disait si bien notre ministre de la santé (sic!), un excellent moyen dans la lutte au tabac. Que les commerçants aient le droit de faire valoir leur droit d’expression, de partager des articles, études etc… Si nous avons fait des avancées? Le gouvernement fait tout pour nos bloquer la route. Après tout, nous sommes en procès et, ils souhaitent autant que nous, gagner leur cause non ?
La ministre Lucie Charlebois semblait pourtant ouverte sur le sujet de la e-cigarette lors des débats sur le projet de loi 44, que s’est il passé pour en arriver à une réglementation si abusive ?
V.Gallant : Ça, c’est la question à 1 000 000$! … C’est ce que nous aimerions tous savoir. Effectivement, la ministre Charlebois semblait, à la base, sans dire favorable, du moins, attentive à notre cause. Nous savions que, pour ce qui était de vapoter en public, nous avions perdu d’avance. Nous savions que la limite d’âge de 18 ans serait imposée, et nous trouvions ça correct. Mais d’être assimiler au tabac, de ne plus pouvoir faire tester les produits aux clients! Alors là, l’interdiction de vendre en ligne ainsi que l’interdiction totale pour tout propriétaire de mettre en ligne recherche, études etc. alors là! Nous aussi nous aimerions savoir ce qui est arrivé, si vous trouvez la réponse…
On a récemment pu remarquer que la grogne se propageait un peu partout au Canada avec un récent regroupement de vapoteurs à Toronto. Avez vous des liens avec Advocates Vapor ? Un regroupement national pour lutter contre la réglementation peut il être envisagé ?
V.Gallant : Sans avoir de lien direct avec eux, nous nous connaissons bien et certainement que nous aimerions travailler avec les autres groupes afin de faire front commun. Nous travaillons tous vers le même but après tout. Par contre, nous devons aussi mener notre bataille car nous, elle est là la réglementation, nous devons vivre avec tous les jours… Et, le jugement qui sera versé ici fera probablement jurisprudence pour les réglementations à venir… Donc le but premier est de travailler à faire renverser les articles de loi nous touchant afin de pouvoir ouvrir la porte aux autres groupes de défenses. Et ce, tout en travaillant main dans la main avec ces derniers.
Combien l’AQV compte elle de membres à ce jour ? A quoi servent les fonds récoltés avec les adhésions ?
V.Gallant : L’AQV est une toute petite association qui regroupe 40 membres. Nous sommes toujours en recrutement car, n’oublions pas qu’elle a été constituée que le 23 février. Nous avons de nouveaux membres qui se joignent à nous chaque semaine. Leur argent va principalement à payer les frais d’avocats, d’experts etc… Une infime partie de cet argent va aux publicités, page web etc… Mais, comme nous sommes une démocratie participative, chaque membre a son mot à dire et, les membres sont mis au courant des dépenses en temps réel. Nous (le C.A) consultons les membres sur tout et, ils peuvent en tout temps s’impliquer.
Avez vous des relations avec les associations de défense des utilisateurs d’autres pays (France, Belgique, Suisse, États-Unis) ?
V.Gallant : Comme l’Association est toute jeune, nous n’en sommes qu’au début de la toile que nous tissons présentement. Oui, nous sommes en pour-parler avec plusieurs regroupements de la France et de la Belgique entre autre. Si tous, nous travaillons ensemble, nous pourrions créer un mouvement mondial. Nous sommes après tout tous dans le même bateau et, l’union fait la force.
Vos campagnes de communication « agressives » se diffusent très bien à travers les réseaux sociaux, vous ont elles apportés des soutiens importants ?
V.Gallant : Nos campagnes de publicité nous apportent la visibilité dont a grandement besoin une petite organisation comme la nôtre. Les gens ne savent pas bien ce que nous faisons, ne comprennent pas bien la portée de cette règlementation chez les gens cherchant soit à complètement cesser le tabac, soit cherchant une alternative moins dommageable pour la santé. En nous incluant dans les produits du tabac, le message lancé à la population est que c’est blanc bonnet et bonnet blanc le tabac et la vapoteuse alors que nous savons très bien que ça n’a rien à voir. Alors plus les gens nous voient, plus ils comprennent. Aussi, les juges, instance politique et autres décideurs ne vivent pas en vase clos donc, eux aussi voient le mouvement de grogne s’amplifier parmi la population de vapoteurs ou potentiels vapoteurs aussi…
Si l’on a le souhait de se joindre à la révolution quel est la démarche à suivre ? Comment soutenir l’AQV si l’on est étranger ?
V.Gallant : Nous avons travaillé un concept de chandail «je suis la résistance» qui, sous peu, sera disponible mondialement, principalement dans la francophonie pour débuter. Ces chandails seront offerts aux donateurs pour la cause. Les gens peuvent aussi faire des dons pour l’Association. Un procès tel que celui-ci coûte cher. L’AQV est une toute petite association qui s’en prend à un géant. C’est le combat de David contre Goliath donc, l’aide financière est toujours la bienvenue !
Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Que peut on vous souhaiter pour les prochains mois ?
V.Gallant : Pour les prochains mois, nous souhaitons joindre à notre cause le maximum de gens de l’industrie afin de faire de l’AQV une association forte! Nous souhaitons aussi que les gouvernements réalisent le ridicule d la chose mais ça… on peut toujours rêver non ? Ce fût un plaisir pour moi aussi.
Retrouvez l’Association Québécoise des Vapoteries sur leur page facebook et sur leur site officiel.