L’interview de Karin Warin, Co-fondatrice de Clopinette.
«Après un développement tous azimuts et avec 3 000 magasins spécialisés, une restructuration du marché de la cigarette électronique est inéluctable. »
Multiplication des magasins spécialisés et risque de saturation, lobbying des buralistes, interdiction programmée de la publicité en 2016… Quelle analyse faites-vous du marché très atomisé de la cigarette électronique ? Quelles perspectives pour les distributeurs tels que Clopinette, le leader en franchise ?
Il existe aujourd’hui 3 000 magasins spécialisés en France, auxquels il faut ajouter la concurrence des bureaux de tabac et des grandes et moyennes surfaces (GMS). Après un développement tous azimuts ces dernières années, une restructuration du marché est inéluctable car l’offre est devenue supérieure à la demande. Des magasins ferment et continueront de fermer. Il faut aussi s’attendre à un mouvement de concentration des marques et des réseaux de distribution.
L’incertitude législative a été levée : la cigarette électronique est un produit autorisé selon des conditions très strictes de distribution. Pour éviter les dérives liées à des produits de mauvaise qualité ou pas adaptés aux besoins du consommateur, on tendrait même vers un possible agrément ou label boutique. Quant aux buralistes réclamant le monopole de distribution, nous avons toujours gagné nos procès. L’e-cigarette n’est pas un monopole d’État.
Avec un à deux millions de vapoteurs, la cigarette électronique n’est pas un effet de mode. Le marché est pérenne. Le défi, pour les distributeurs, est de conquérir de nouveaux clients, de plus en plus avertis, en leur proposant des produits sûrs (certificat de contrôle, traçabilité) et innovants, du service et du conseil. Ce sont les fondamentaux du concept Clopinette depuis la création de l’enseigne, en 2011.
Quelle est l’envergure du réseau Clopinette ? Qu’en est-il de votre stratégie d’implantation et quels sont désormais vos objectifs d’expansion ?
Le réseau totalise 80 magasins en France : 21 succursales et 59 franchises, sachant que la majorité des franchisés exploitent au minimum deux points de vente.Clopinette vient par ailleurs de faire ses premiers pas à l’international, en Belgique, en procédant au rachat de la chaîne Smoky Club.
En 2014, nous avons inauguré une vingtaine d’unités (Bordeaux rue Sainte-Catherine, Saintes, Valenciennes, Dieppe…) et prévoyons 20 ouvertures cette année, en propre et en franchise. Après avoir privilégié des emplacements en rue n°1 de centre-ville, nous visons aussi les centres commerciaux et les galeries marchandes à l’image des boutiques ouvertes à Aubière, Flins et La Roche-sur-Yon. Notre statut de chaîne leader en franchise nous ouvre des portes en centre commercial, où les bailleurs privilégient les marques nationales aux indépendants.
Dans les cinq ans, l’objectif est de compter 300 magasins en poursuivant notre développement et par d’éventuelles opérations de croissance externe, selon opportunité.
Quels profils d’entrepreneurs recrutez-vous pour des projets en franchise ? Quelles sont les spécificités du contrat et quel accompagnement apportez-vous aux franchisés ?
Les premiers franchisés de l’enseigne étaient plutôt des entrepreneurs expérimentés ayant déjà géré des commerces et capables d’appréhender un nouveau produit et un nouveau marché. Aujourd’hui, les profils de nos partenaires sont variés : des hommes, des femmes, des couples, des anciens salariés Clopinette, des cadres en reconversion, des ex-franchisés The Phone House… Nous privilégions un profil de commerçant exploitant plus que des investisseurs.
Le droit d’entrée, pour intégrer le réseau, est de 15 000 euros. Les redevances sont fixées à 5 % du chiffre d’affaires et à 1 % du CA pour la communication. Pour ouvrir une boutique d’environ 20 m², le candidat doit disposer d’un apport personnelminimum de 20 000 euros. Hors pas-de porte, l’investissement initial varie entre 60 et 80 000 euros par projet.
Nos franchisés sont des entrepreneurs maîtres de leurs points de vente tout en bénéficiant d’un accompagnement et d’une assistance pendant le contrat. Des animateurs réalisent notamment un audit trimestriel des magasins. Cela permet à la fois de veiller à la bonne application des politiques commerciales de l’enseigne tout en favorisant les remontées terrain.
Source : franchise-magazine.com/