« Nous », c’est la Fivape, la Fédération interprofessionnelle de la vape, organisation professionnelle engagée dans le développement de la filière française. Celui qui parle, Charly Pairaud, est son vice-président mais aussi le cofondateur d’une des plus dynamiques sociétés françaises du secteur, la girondine VDLV (Vincent dans les vapes), basée à Pessac.
« Parce que dès la création, chez VDLV, nous avons développé, ici à Bordeaux, un protocole de mesures des liquides et dernièrement des émissions des e-cigarettes, nous avons eu les arguments pour compléter les résultats du laboratoire national d’essais. »
Des normes Afnor dévoilées le 2 avril
Des arguments qui ont été capitaux au moment d’établir les critères de sécurité et de transparence qui ont servi à la mise au point des premières normes volontaires sur la cigarette électronique et les e-liquides sous l’égide de l’Afnor. Ces normes, elles, seront officiellement dévoilées jeudi 2 avril à Paris. Elles concerneront la sécurité des équipements, la sécurité des liquides, le contrôle et mesure des émissions (cette norme concerne donc les professionnels).
L’évolution normative de l’environnement de la vape n’empêche pas, voire peut-être explique, la sortie récente de certaines études alarmistes qui, pour le moins, « polluent » le business des « e-cigarettiers ».
« C’est vrai que deux études sont sorties coup sur coup, une japonaise et une nord-américaine, elles ont été reprises massivement par les médias. A cause d’études comme celles-là, on peut estimer que si nous avons jusque-là convaincu les curieux, ceux qui ont envie de tester un moyen de stopper ou de freiner leur consommation de tabac, nous n’avons pas réussi à convaincre les sceptiques. C’est normal au regard de ce qu’ils peuvent lire ou entendre. Nous avons ressenti cela comme des coups bas, car, à y regarder de plus près, ces études sont sujettes à caution », estime Charly Pairaud.
Normes volontaires VS études alarmistes ?
« On y apprend qu’en surchauffant le e-liquide contenant de la nicotine, la vapeur peut former du formaldéhyde, une substance 15 fois plus cancérigènes que le tabac… c’est vrai, mais c’est totalement biaisé car d’abord il faut que la e-cigarette surchauffe, et donc soit défaillante ; ensuite surchauffé, le e-liquide à un très mauvais goût de brûlé, ce qu’aucun vapoteur n’accepte et donc n’inhale durablement. L’étude s’est concentrée sur une seule molécule, le formaldéhyde… elle oublie de préciser que l’un des principaux dangers de la cigarette c’est le monoxyde de carbone… et que la e-cigarette n’en dégage pas… Franchement, quand on sait que de plus en plus de médecins orientent vers la cigarette électronique pour aider à arrêter le tabac et que 400.000 Français ont arrêté le tabac depuis son apparition, on se dit que certaines déclarations, certaines décisions, influencées par ces études, reviennent à refuser au fumeur en chute libre la chance de bénéficier d’un parachute ! »
Le débat entre pros et antis e-cigarette reste ouvert. Les batailles de mots, de chiffres et d’experts sont lancées, mais désormais, avec les normes volontaires Afnor, la filière e-cigarette française estime pouvoir être armée pour répondre aux attaques tous azimuts.
Ces normes sont issues du travail de 80 acteurs du secteur, dont les industriels du tabac, sous la direction du professeur en pneumologie Bertrand Dautzenberg (Université Pierre-et-Marie-Curie) qui présidait la commission de normalisation. Un professeur Dautzenberg qui, il faut le noter, visitera, le 23 avril prochain, le centre de recherche LFEL (Laboratoire français du e-liquide) de Pessac, créé à l’initiative de la société locale, VDLV, spécialisée dans la fabrication de e-liquides aux arômes naturels.
Source : ObjectifAquitaine