Vaper, ou ne pas vaper : telle est la question. Si celle ci aurait pu venir de William Skakespeare, elle nous vient finalement du Royal College of General Practitioners représenté par le Dr Richard Roope. Le RCGP s’est en effet posé la question et nous donne sa position sur l’e-cigarette.
MÉDICAMENT OU THÉRAPIE DE REMPLACEMENT NICOTINIQUE ?
Le tabagisme est la principale cause de maladies et de décès prématurés évitables, il est responsable d’environ 100 000 décès par an au Royaume-Uni. Le tabagisme représente également 27% de tous les décès par cancer, 35% des décès respiratoires et 13% de tous les décès par maladies circulatoires. Dans ce contexte, l’arrêt du tabagisme est l’une des interventions sanitaires les plus efficaces. Jusqu’à ces dernières années, les principaux outils pour aider ceux qui essayaient d’arrêter de fumer étaient la thérapie de remplacement nicotinique (Patchs/Gommes), le Zyban ou le Champix. La recherche montre qu’un soutien professionnel avec l’utilisation de médicaments était l’approche la plus efficace. ( Un taux de réussite de 8% en un an pour seulement 3% chez ceux qui tentent d’arrêter sans aide).
Puis sont arrivés les ENDS ou e-cigarettes permettant de vaporiser des aérosols contenant de la nicotine potentiellement arômatisés. Elles sont arrivés sur le marché en 2004 et leurs utilisations dans le monde n’a fait qu’augmenter d’année en année. En mai 2016, on comptait 2,8 millions d’adultes en Grande-Bretagne utilisant des ENDS. Parmi ces personnes, environ 47% étaient des ex-fumeurs et 51% étaient vapofumeurs (e-cigarette et tabac).
Les cigarettes classiques expose le fumeur à plus de 7 000 produits chimiques dont environ 70 sont cancérogènes. Jusqu’à présent, 42 produits chimiques ont été détectés dans les ENDS bien que le marché de celles ci ne soit pas réglementé. On note néanmois une variation importante entre les différents modèles et marques. Bien qu’il existe une longue liste de recherche sur les effets à long terme du tabagisme, il n’existe évidemment aucune donnée disponible sur les effets à long terme des e-cigarettes.
1. L’effet passerelle vers le tabagisme : L’usage chez les enfants est rare et, chez la petite partie de ceux qui utilisent les ENDS, la plupart sont d’ex-fumeurs. En Grande-Bretagne, seuls 4% des enfants qui n’ont jamais été fumeurs ont essayé la e-cigarette, quand à son usage régulier il est réservé aux fumeurs. Les nouvelles réglementations relatives à l’âge de la vente et aux restrictions en ce qui concerne la publicité sont susceptibles de réduire ce que l’on peut déja considérer comme une question peu préoccupante. En effet le tabagisme chez les jeunes est passé de 13% en 1996 à 3% en 2014.
2. Sécurité : Comme mentionné ci-dessus, bien que le profil d’innocuité à long terme de l’utilisation de la cigarette électronique reste à évaluer, il est admis que la vape est plus sûre que la cigarette classique. Le PHE (Public Health England) et le Collège royal des médecins estiment que les e-cigarettes sont 95% plus sûres que le tabac.
3. Aide à la cessation : Depuis fin 2013, les ENDS sont devenus l’aide la plus populaire d’Angleterre pour quitter le tabagisme.
4. Vapotage passif : Il n’y a pas de risque identifié pour les personnes qui entourent les vapoteurs.
5. Plus de recherche : Des recherches toujours plus importantes sont en cours. Cependant, il ne faut pas mettre de coté les avantages des e-cigarettes pour l’arrêt du tabagisme en attendant la publication de ces recherches.
Conformément aux recommandations du PHE, Le RCGP recommande :
1. Que les médecins généralistes donnent des conseils sur les risques relatifs à la consommation de cigarettes et à l’utilisation des e-cigarettes et fournissent des pistes de référence efficaces aux services d’arrêt du tabac.
2. Que les médecins généralistes s’implique activement auprès des fumeurs qui souhaitent quitter le tabagisme avec l’aide de e-cigarettes.
3. Lorsqu’un patient veut arrêter de fumer mais qu’il n’a pas réussi avec d’autres options, les médecins généralistes doivent recommander et appuyer l’utilisation de ENDS.
4. Les médecins généralistes reconnaissent que les ENDS offrent une véritable intervention à grande échelle et à faible coût pour réduire le tabagisme (en particulier les groupes de personnes les plus démunis et ceux ayant des soucis de santé mentales, tous deux ayant des taux élevés de tabagisme).
5. Tous les médecins généralistes encouragent les fumeurs qui veulent utiliser l’e-cigarette comme une aide pour quitter le tabagisme.
Source : rcgp.org.uk