Si il est souvent question des cigarettes dans l’optique de la réduction des risques on en vient souvent à oublier la chicha qui pourtant est encore plus nocive pour la santé. Récemment des chercheurs anglais ont tenus à rappeler cette vérité en précisant que les personnes qui en sont adeptes présentent en plus le risque, jusqu’ici moins connu, de souffrir d’autres maladies comme le diabète de type 2.
UNE BOUFFEE DE NARGUILE AUSSI DANGEREUSE QUE 20 A 30 CIGARETTES !
La chicha (ou narguilé) est une pipe à eau permettant de fumer une préparation à base de tabac. Des études ont déjà établi que celle-ci est d’autant plus nocive pour la santé que la cigarette.
Selon Tabac Info Service, une seule bouffée de chicha contient autant de fumée qu’une cigarette entière : une séance de chicha revient ainsi à fumer entre 20 et 30 cigarettes. Par ailleurs, le monoxyde de carbone présent dans sa fumée est en quantité 7 fois supérieure à celui présent dans la fumée d’une cigarette car contrairement à une idée répandue, le passage de la fumée dans l’eau n’a aucun rôle filtrant. Les risques pour la santé sont donc les mêmes : problèmes cardiovasculaires, respiratoires, digestifs, cancers…
Mais voilà que des chercheurs de la Brighton and Sussex Medical School mettent en avant dans leurs travaux d’autres risques jusqu’ici méconnus. Ces derniers affirment que les fumeurs ont plus de risque de prendre du poids et de développer un diabète de type 2 par rapport aux non-fumeurs après avoir inhalé des émanations de chicha. Leur étude est présentée comme la plus grande jamais menée sur les effets indésirables liés à cette pratique et a consisté à comparer le profil biochimique de 9 840 participants fumeurs et non fumeurs avec des tests sanguins. En tout, 6 742 non-fumeurs, 976 anciens fumeurs, 864 fumeurs de cigarettes, 1 067 fumeurs de narguilé et 41 fumeurs de cigarettes et narguilé.
LA CHICHA, UN RISQUE D’OBESITE ET DE DIABETE !
Les résultats ont montré qu’il y avait un risque d’obésité, de syndrome métabolique, de diabète et de dyslipidémie (une anomalie du taux de gras dans le sang) chez les fumeurs de chicha mais pas chez les fumeurs de cigarettes. De quoi confirmer le fait que la chicha est encore plus toxique que le tabagisme classique.
« Une seule session de narguilé peut être équivalente à plus d’un paquet de cigarettes fumées, et les composés toxiques inhalés sont plus importants. Mais on ignore encore pourquoi la chicha est associée à l’obésité et au diabète. », explique le Pr Gordon Ferns, coauteur de l’étude. Parmi la principale hypothèse évoquée, le fait que les toxines contenues dans la fumée stimulent une réponse inflammatoire.
Une réaction qui rendrait les tissus de l’organisme plus résistants aux effets de l’insuline, l’hormone régulant le taux glucose dans le sang. « Il se peut aussi que le narguilé soit associé à des comportements sociaux qui entraînent une prise de poids », ajoute le Pr Gordon Ferns. Pour les chercheurs, il convient bien de préciser que la chicha n’est donc pas une alternative plus « saine » à la cigarette comme peut l’être la cigarette électronique. Hormis les risques présentés dans cette étude, ils rappellent que « alors qu’une cigarette est finie en 20 bouffées en moyenne, les fumeurs de chicha peuvent être exposés à des métaux lourds et autres produits chimiques cancérigènes sur une plus longue période ».
Ces derniers s’inquiètent également du fait que cette pratique représente désormais environ la moitié de la consommation de tabac chez les adolescents en Grande-Bretagne selon une étude nationale publiée l’année dernière. « Les risques de fumer le narguilé en ce qui concerne certains types de cancer sont bien établis et les preuves d’une association avec une maladie cardiovasculaire sont en augmentation. Du point de vue de la politique de santé, il serait important que le public reconnaisse les risques liés à ce type de tabagisme. Son utilisation peut être particulièrement attrayante pour les jeunes c’est pourquoi la chicha ne devrait pas être traitée différemment du tabagisme classique. », conclut le scientifique.
Source : Santemagazine.fr/ – Bsms.ac.uk/