En total contradiction avec le rapport du SCHEER qui pourrait avoir une forte incidence sur la future TPD2 (Directive sur les produits du tabac), nous proposons aujourd’hui le rapport de l’ETHRA (European Tobacco Harm Reduction Advocates) qui pour sa part se positionne clairement en faveur du vapotage et du snus dans la lutte contre le tabagisme.
RÉDUCTION DES RISQUES, « LA » SOLUTION POUR EN FINIR AVEC LE TABAC !
Si l’avenir semble parfois « noir » pour le vapotage en Europe, certains signes montrent que rien n’est encore gravé dans le marbre. Si le récent rapport du SCHEER qui concluait que le vapotage n’aide pas à arrêter de fumer et que les arômes attirent les jeunes vers la nicotine servira de base pour la future TPD2 (Directive sur les produits du tabac), on peut se réjouir d’avoir aujourd’hui à disposition des données en totale contradiction avec cette position.
En effet, du 12 octobre au 31 décembre 2020, plus de 37 000 personnes ont répondu à l’enquête en ligne de l’ETHRA sur les utilisateurs de nicotine en Europe. Aujourd’hui, nous vous présentons le rapport d’analyse qui détail les résultats des 35 296 participants des 28 pays de l’UE soumis à la directive européenne sur les produits du tabac (TPD).
Le fonctionnement de l’enquête de l’ETHRA :
Chaque participant a pris 11 minutes en moyenne pour remplir le questionnaire. Les 44 questions portaient sur l’utilisation de la nicotine par les consommateurs. Les sujets abordés concernaient notamment le tabagisme et le désir d’arrêter de fumer, l’utilisation du snus, le vapotage et les obstacles à l’arrêt tabagique, notamment liés à la directive TPD et aux réglementations nationales.
RÉDUCTION DES RISQUES, TAXES ET TPD… QUEL BILAN POUR LE PUBLIC ?
Selon le nouveau rapport de l‘ETHRA (European Tobacco Harm Reduction Advocates), la réduction des risques est clairement une solution pour arrêter de fumer.
- Les produits de réduction des risques sont une aide massive pour arrêter de fumer. Parmi ceux qui ont fumé dans leur vie, 73,7 % des utilisateurs de snus et 83,5 % des vapoteurs ont arrêté de fumer.
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La réduction des risques est la raison la plus citée pour l’adoption du snus (75 %) et de la vape (93 %), suivie par l’arrêt du tabac pour 60 % des utilisateurs de snus et plus de 90 % des vapoteurs. La réduction des coûts, les arômes, la disponibilité des produits et, en particulier, la possibilité d’ajuster les produits de vapotage, sont des facteurs importants pour les consommateurs lorsqu’ils adoptent des produits de réduction des risques.
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Plus de 31 % des fumeurs actuels se disent intéressés d’essayer le snus s’il était légalisé dans l’UE.
Concernant les taxes sur le vapotage, l’interdiction des arômes de vape et le manque d’accès, selon le rapport de l’ETHRA, ce sont des obstacles à l’arrêt tabagique !
– Plus de 67 % des fumeurs souhaitent arrêter de fumer. Cependant, ces fumeurs se heurtent à des obstacles dans leur désir d’être non-fumeurs. Tout d’abord, près d’un quart (24,3 %) des fumeurs de l’UE qui souhaitent arrêter de fumer sont dissuadés par le prix élevé des produits alternatifs à faible risque. Cette proportion atteint 34,5 % dans les 12 pays de l’UE où la vape était taxée en 2020, et 44,7 % dans les trois pays où la vape est fortement taxée (Finlande, Portugal et Estonie).
- Les taxes sur les produits de vapotage constituent un obstacle important pour arrêter de fumer pour les personnes qui vapotent et fument (« doubles utilisateurs »). La proportion de doubles utilisateurs dans les 12 pays ayant une taxe sur la vape qui sont bloqués par le coût pour passer exclusivement à la vape (28,1 %) est plus de trois fois supérieure à celle des doubles utilisateurs des 16 pays sans taxe sur la vape (8,6 %).
L’interdiction des arômes de vape, en Finlande et en Estonie, et le monopole d’État sur la vente de vape en Hongrie, rendent plus difficile d’arrêter de fumer. L’une des principales conséquences de cette interdiction est de pousser les consommateurs vers le marché noir, d’autres sources alternatives ou les achats à l’étranger. Dans ces trois pays, seuls 45 % des vapoteurs utilisent une source conventionnelle locale pour se procurer leurs e-liquides, alors qu’ils sont 92,8 % dans les pays sans taxe ni interdiction des arômes de vape.
Le rapport de l’ETHRA met en évidence le fait que les limites imposées par la TPD ont des conséquences indésirables sur la consommation des vapoteurs.
- Par rapport à une vaste enquête en ligne réalisée en 20131, avant la mise en œuvre de la TPD actuelle, le volume moyen d’e-liquide utilisé par jour a considérablement augmenté (elle est passée de 3 ml/jour en 2013 à 10 ml/jour en 2020) tandis que la concentration en nicotine de ces e-liquides a considérablement diminué (de 12 mg/ml en 2013 à 5 mg/ml en 2020).
Deux tiers (65,9 %) des vapoteurs utilisent des e-liquides dont la concentration en nicotine est inférieure à 6 mg/ml. Cette tendance semble être en grande partie une conséquence de la limite de concentration de nicotine à 20 mg/ml et de la limite de volume à 10 ml imposées par la TPD pour les flacons d’e-liquide. En raison du phénomène d’autotitrage de la nicotine inhalée, les vapoteurs qui utilisent des e-liquides à faible concentration de nicotine sont susceptibles de compenser en consommant un plus grand volume.
• Si la limite de 20 mg/ml de nicotine était augmentée, 24 % des vapoteurs déclarent qu’ils consommeraient moins d’e-liquides et 30,3 % des personnes qui vapotent et fument pensent qu’elles pourraient arrêter complètement de fumer.
• Si la limite de 10 ml était abrogée, 87 % des vapoteurs achèteraient des flacons plus grands pour réduire le coût et 89 % afin de réduire les déchets plastiques, tandis que seulement 35,5 % déclarent qu’ils continueraient probablement à acheter des ‘shortfills’ et ajouter eux-mêmes la nicotine. Ces limites pourraient être réformées ou abrogées lors de la révision prochaine de la TPD.
La sonnette d’alarme est également tirée par le rapport de l’ETHRA, Une taxe et/ou une interdiction des arômes de vape dans l’UE alimenteraient les marchés noir et gris.
- L’enquête a également interrogé les participants sur d’autres évolutions possibles des directives européennes. En ce qui concerne la question du coût, une grande partie des vapoteurs ne toléreraient pas ou ne pourraient pas supporter des augmentations de prix. Si un droit d’accise élevé était appliqué au e-liquide dans toute l’UE, plus de 60 % des utilisateurs chercheraient des sources parallèles non taxées.
- Si les arômes de vape étaient interdits, plus de 71 % des vapoteurs chercheraient des sources alternatives au marché légal.
Selon le rapport de l’ETHRA, les vapoteurs de l’Union Européenne veulent accéder à des informations claires et objectives.
- En revanche, une large majorité de vapoteurs est favorable à l’accès public aux bases de données de l’UE sur les produits de la vape, concernant les ingrédients des e-liquides (83 %), les éléments des résistances (66 %) et les caractéristiques des circuits intégrés (56 %). De plus, 74 % trouveraient utile une page d’information sur le vapotage, comme l’a fait la Nouvelle-Zélande.
QUE RECOMMANDE L’ETHRA SUITE A CE RAPPORT ?
La levée de l’interdiction du snus dans l’UE. Le snus a permis aux consommateurs de nicotine suédois d’opter pour la réduction des risques, conduisant à la plus forte baisse des maladies liées au tabagisme de toute l’UE. Le snus a été pleinement reconnu comme un produit à risque réduit par la FDA américaine. Même si seulement une fraction des fumeurs adoptait le snus, cela réduirait le fardeau des maladies liées au tabagisme et des décès prématurés pour des millions d’Européens.
La limitation de la TPD des flacons d’e-liquide à 10 ml doit être abrogée urgemment pour permettre aux vapoteurs d’acheter des e-liquides dans des volumes normaux avec un niveau de nicotine adéquat et permettre à une grande partie d’entre eux de réduire leur consommation d’e-liquide.
La révision à la hausse de la concentration maximale de nicotine des e-liquides permettrait à un quart des vapoteurs de réduire leur consommation d’e-liquide, et permettrait aux fumeurs d’avoir accès à un produit à risque réduit plus efficace. Malgré les promesses faites en 2013 lors des débats sur la TPD, aucun produit de vapotage à plus de 20 mg/ml de nicotine n’est disponible dans le réseau pharmaceutique en 2021.
Taxes, interdictions des arômes et monopoles de vente d’État sur la vape sont des barrières à l’arrêt tabagique dans les pays qui les appliquent. Ces mesures alimentent aussi un recours massif au marché noir ou à d’autres sources alternatives et les achats à l’étranger, avec l’insécurité sanitaire que ces situations entraînent, elles poussent plus de personnes à fumer et elles décrédibilisent les autorités politiques et sanitaires. Les États membres et l’UE doivent cesser de s’engager dans cette direction extrêmement dangereuse.
La grande majorité des consommateurs de nicotine à faible risque souhaitent que l’administration européenne fournisse des informations honnêtes, ouvertes et accessibles sur les alternatives de réduction des risques au tabagisme.
Pour consulter le rapport complet de l’ETHRA, rendez-vous sur le site officiel de l’European Tobacco Harm Reduction Advocates.