Si actuellement l’assurance maladie rembourse jusqu’à 150 euros par an les traitements anti-tabac, le gouvernement vient d’annoncer qu’ils seront progressivement être remboursés comme n’importe quel médicament. Le volet prévention de la stratégie santé du gouvernement dévoilé ce lundi 26 mars ne prend pourtant pas la cigarette électronique en compte.
UN REMBOURSEMENT DES TRAITEMENTS ANTI-TABAC !
Les traitements anti-tabac vont progressivement être remboursés comme n’importe quel médicament, à la place du forfait de 150 euros par an qui existe actuellement, selon le volet prévention de la stratégie santé du gouvernement dévoilé ce lundi 26 mars.
Le but : « lever les freins liés à l’avance de frais systématique » entraînée par le forfait, pour inciter davantage de fumeurs à arrêter. « Ce mouvement est progressif car il implique une démarche des laboratoires. Un premier produit sera inscrit dès cette semaine au remboursement« , selon le plan.
Cette prise en charge remplacera le forfait de 150 euros par an qui couvre actuellement les substituts nicotiniques (patchs, gommes, pastilles, inhaleurs…) prescrits sur ordonnance.
REMBOURSER LA CIGARETTE ELECTRONIQUE ? UNE « FAUSSE BONNE IDEE » !
Si l’on ignore encore à quel taux ces traitements seront remboursés, on sait que le premier produit concerné par cette mesure sera le générique de la gomme à mâcher Nicorette, Nicotine EG (fabriqué par EG Labo), dès ce mercredi. Nicorette (Johnson & Johnson), Nicopass (Pierre Fabre), Nicotinell (GSK) et Niquitin (Omega Pharma) devraient suivre.
Une question se pose alors : pourquoi ne pas imaginer que la « vape » dont on sait l’efficacité pour lutter contre le tabagisme, ne soit pas elle aussi prise en charge par l’assurance-maladie ?
« Fausse bonne idée », répondent en substance les promoteurs du vapotage, et les spécialistes en tabacologie. « L’idée avait déjà germé, en 2013 au niveau d’une directive européenne qui souhaitait confier le marché de la vape aux officines pharmaceutiques, rappelle Jacques Le Houezec, tabacologue et conseiller en santé publique. Mais il y avait eu une levée de boucliers, parce que l’on pense précisément qu’il ne faut pas médicaliser la démarche de la vape ».
Pour le spécialiste, 80 % des ex-fumeurs arrêtent le tabac sans aide médicale, simplement par eux-mêmes, et dans l’immense majorité, la vape leur convient. « Pour cette cible-là, c’est l’alternative idéale, la plus efficace », poursuit Jacques Le Houezec.
« Si le fait de vapoter fonctionne si bien pour arrêter le tabac, c’est précisément parce qu’il est associée au plaisir, développe le pneumologue Bertrand Dautzenberg. Or ce n’est pas du tout la même démarche d’aller en pharmacie acheter un médicament antitabac, que d’aller choisir sa cigarette électronique et ses arômes en magasin ».
Néanmoins, pour ce professeur de médecine, souvent les deux sont complémentaires : « Il y a des personnes qui vapotent, mais qui complémentent avec des patchs lorsqu’elles sont en avion, par exemple, ou au tout début de leur sevrage tabagique. Il ne faut pas opposer les différentes solutions. »
Source : Huffingtonpost.fr/ – Letelegramme.fr/