C’est une vieille rengaine qui pose beaucoup de questions ! Il y’a peu, la Ligue contre le cancer a publiée une enquête menée sur plus de 150 films. A quelques jours de la journée sans tabac, elle dénonce la présence encore bien trop importante du tabagisme dans le cinéma français. Mais peut-on vraiment s’attaquer à la liberté créative des réalisateurs sans entrer dans une censure totalement grotesque ? Le débat est une fois de plus sur la table des bien-pensants.
LE TABAC AU CINÉMA, » DES PRATIQUES INACCEPTABLES » POUR LA LIGUE !
Y’a t’il vraiment trop de tabac au cinéma ? C’est en tout cas ce que pense la Ligue contre le cancer qui dénonce à nouveau la valorisation du tabagisme dans les films français, en publiant mercredi une enquête sur plus de 150 films, an amont de la journée mondiale sans tabac du lundi 31 mai.
« Le tabac demeure quasi omniprésent dans les films français : entre 2015 et 2019, 90,7% comprennent au moins un événement, un objet ou un discours en rapport avec le tabac : personnes en train de fumer, présence de cendriers, cigarettes, personnage qui parle de tabac…« note la Ligue dans cette 3e édition de son enquête menée depuis seize ans avec l’institut Ipsos.
Dans un film, la présence du tabac (2,6 minutes en moyenne) équivaut à « six spots publicitaires« . La Ligue constate aussi « une forte augmentation du taux de fumeurs à l’intérieur des lieux de convivialité (cafés, restaurants…)« dans les films, une pratique désormais illégale dans la vie réelle. Ainsi, 21,5% des scènes de tabagisme se situent dans un lieu de travail, au bureau, 16,6% dans un café, restaurant ou discothèque.
Si l’ensemble de la population s’accordera sur le fait que le tabagisme est un fléau, l’interdire ou l’écarter de la scène cinématographique reviendrait à faire comme si cela n’existait pas. La liberté de créativité, la liberté scénaristique du cinéma français et étranger ne peut se permettre d’écarter totalement le tabagisme au même titre que le sexe, la drogue ou encore la violence. En effet si le tabagisme tue, il fait également parti intégrante de la société et ne peut être écarté au risque de se démocratiser encore plus.
Mais pour la Ligue, la question ne se pose plus : « La Ligue dénonce avec acharnement la valorisation du tabagisme dans les films français depuis plus de 15 ans« souligne son président, le Professeur Axel Kahn, dans un communiqué. Il dénonce les « campagnes aussi agressives qu’insidieuses auprès des plus jeunes« de l’industrie du tabac. La Ligue ne cherche pas à stigmatiser certains films, mais souhaite « aider l’industrie du cinéma (…) à stopper ces pratiques inacceptables« , explique-t-il.