Depuis de nombreuses années, le célèbre site web d’hébergement de vidéos Youtube est une pierre angulaire du développement de la vape. Pourtant, l’histoire d’amour semble s’assombrir de jour en jour et les nombreux « reviewers » existants cherchent de nouveaux réseaux pour continuer à présenter leurs produits du vapotage.
D’AMATEURS A INFLUENCEURS, DE L’ESPOIR A LA DÉSILLUSION !
D’un univers de passionné, la vape est devenue en quelques années un business florissant. Les célèbres « reviewers » d’hier qui faisaient ça pour le plaisir ont été remplacés par des personnes souhaitant devenir des « influenceurs » tout en récoltant au passage des sommes non négligeables. Problème, en Europe, la transposition de la directive tabac (TPD) interdit « la propagande ou la publicité, directe ou indirecte sur les produits du vapotage« .
L’entité fournissant le Service pour « Youtube » dans l’Espace Économique Européen (EEE) étant Google Ireland Limited, une société de droit irlandais immatriculée en Irlande (sous le numéro 368047), il n’est en théorie plus légal de proposer du contenu traitant des produits du vapotage. (Voir conditions générales du 22 juillet 2019). Youtube précise d’ailleurs qu’il n’est pas autorisé d’utiliser le Service pour vendre de la publicité, du parrainage ou du contenu promotionnel dans ou sur le Service ou le Contenu, en dehors des cas autorisés par les dispositions décrites dans les règles relatives à la Publicité sur YouTube . Sans surprise, « la publicité pour la promotion du tabac ou des produits associés est interdite « .
Et la nouvelle politique de Youtube semble aujourd’hui toucher de nombreux contributeurs spécialisés dans la vape. De nombreuses chaînes ne peuvent plus prétendre au programme publicitaire et de plus en plus sont purement et simplement supprimées. Selon les données plus ou moins fiables du site Socialblade.com, la chaine Youtube française de vape la plus consultée obtenait jusqu’alors de 150€ à 2000€ par mois.
Pas étonnant donc que depuis quelques semaines, de nombreux « reviewers » français et européens cherchent refuge sur d’autres plateformes et tentent de récolter de l’argent via des cagnottes, le but étant de remplacer les éventuels gains publicitaires que Youtube pouvait verser ou de se faire un peu d’argent en profitant de la générosité de quelques spectateurs.
LES INFLUENCEURS ACCUSES DE POUSSER LES JEUNES VERS LE VAPOTAGE !
Des chercheurs de Yale, la prestigieuse université américaine, se sont penchés sur le phénomène « vape » en analysant une soixantaine de vidéos. Selon eux, elles mettent généralement en scène des ados qui ont entre 18 et 24 ans. Mais le plus surprenant, c’est le rôle important joué par les professionnels du milieu dans la production de celles-ci : la moitié de ces contenus sont sponsorisés par une marque ou un magasin d’e-cigarettes.
Pour certains spécialiste, c’est » une manière sournoise de faire de la pub chez les jeunes sans en avoir l’air « . Une étude américaine publiée dans Journal of Adolescent Health soutient d’ailleurs que la plupart des jeunes commencent à vapoter dans le but de pouvoir faire des « Vape Tricks » comme dans les videos.
Interrogé par Mashable, un porte-porte de YouTube assure que la plateforme rejette systématiquement toute forme de publicité qui touche de près ou de loin ou tabac. « Le marketing du tabac peut opérer via des formes très subtiles », nous rappelle Grace Kong, celle qui a mené cette recherche. De plus, les influenceurs ne sont pas sommés de dévoiler leurs éventuels partenariats, le géant du streaming n’agissant qui si la vidéo est signalée par un tiers.
Il semble bien que l’histoire d’amour entre la vape et Youtube soit sur le point de prendre fin.