En quelques années, la Suède a accompli des miracles contre le tabagisme, pas nécessairement en jouant sur le prix du paquet. Des produits de substitution, comme le « snus », produit à sucer y ont le vent en poupe dans le pays.
LA SUÈDE VEUT MOINS DE 5% DE FUMEURS DANS LE PAYS !
L’espace des fumeurs se réduit comme peau de chagrin, en Suède, où une nouvelle loi entrée en vigueur le 1er août bannit la cigarette (y compris la vapoteuse) dans les lieux publics extérieurs. Les panneaux d’interdiction ont déjà commencé à fleurir en terrasse, dans les rues de Stockholm, où la mesure a été accompagnée d’une vaste campagne de sensibilisation. Seuls les touristes mal informés continuent à enfreindre la règle connue de tous.
La loi, loin de se cantonner aux cafés et restaurants, s’étend aux quais extérieurs, aux abribus et station de taxis. Elle s’applique aussi à l’entrée des gares, aux marchés, aux installations sportives extérieures, aux terrains de jeux, à la sortie des établissements scolaires… Certaines villes du sud du pays en ont même profité de l’occasion pour signer des arrêtés contre la cigarette sur les plages.
Fumer à l’intérieur des lieux publics est prohibé depuis 2005, date à partir de laquelle la lutte contre le tabagisme a fait des pas de géant, dans ce pays de 10 millions d’habitants. L’approfondissement des restrictions entre dans le cadre du plan « Suède sans fumée 2025 » voulu par le premier ministre Stefan Lofven. L’objectif est clair : être le premier pays à passer sous la barre des 5 % de fumeurs, alors que de nombreux pays, comme le Canada, se sont donné le même objectif d’ici à 2035.
PAS DE TABAC, PAS DE VAPE MAIS DU SNUS !
La Suède tient le bon cap, puisqu’elle détient déjà le record de la plus faible consommation de cigarette. En 2017, la part des Suédois qui fumaient au moins une fois tous les jours était de 7 %, bien moins que dans les années 1970, où ils étaient 35 % à fumer quotidiennement. Dans certaines portions de la population, l’objectif des 5 % est déjà rempli, comme chez les hommes entre 30 et 44 ans. Les effets sur la santé publique sont palpables : la Suède souffre deux fois moins de cancers du poumon que le reste de l’Europe.
Les dépendants à la nicotine ont toutefois contourné l’interdiction de fumer et de vapoter. Ils chiquent le tabac dans une version remise au goût du jour, le « snus ». Le produit se présente sous forme de petits sachets à sucer. Ce mode d’ingestion est interdit partout ailleurs dans l’UE. La Suède a obtenu une dérogation lors de son adhésion en 1995.
Il a servi de substitution aux fumeurs repentis (surtout les hommes) qui peuvent l’utiliser en toute tranquillité dans les espaces publics. Le « Snus » a l’avantage de ne pas exposer le voisinage direct, mais ne protège pas de la dépendance à la nicotine. Surtout, il provoque à haute dose des lésions bucco-dentaires, et favoriserait le diabète et certaines formes de cancer (pancréas, colon…).
Sources : La-croix.com/