Une étude réalisée en Suisse vient de montrer qu’une grosse prime peut être efficace pour aider à arrêter de fumer, cela marche même mieux que la médecine.
L’APPROCHE FINANCIERE, UNE ARME CONTRE LE TABAGISME ?
Aucun conseil médical, aucun substitut nicotinique, juste de l’argent. Cette recette, testée par l’Université du bout du lac, fonctionne pour stopper le tabac – au moins pour les bas salaires. Durant 18 mois, 800 volontaires au revenu annuel inférieur à 50 000 fr. ont été testés. La moitié a reçu jusqu’à 1500 fr. de bons chez Migros : 9,5% ont réussi à se débarrasser de la cigarette. L’autre groupe n’a rien perçu: seuls 3,7% de ses membres ont réussi leur pari. Cet écart de taux de réussite (5,8%) est similaire à celui observé avec les autres méthodes.
«Ces résultats sont intéressants pour la population à bas revenu, note le docteur Jean-Paul Humair, directeur du Cipret-Genève, organisme chargé de combattre le tabagisme. Ce groupe compte plus de fumeurs que les autres et est moins réceptif à la prévention. L’approche financière offre une arme en plus.» Le chercheur Jean-François Etter, qui a réalisé l’étude pour la faculté de médecine, note qu’une différence de réussite de 5,8%, «c’est peu au niveau individuel, mais c’est un gros effet en terme de santé publique.»
Si l’expérience était généralisée, «l’argent viendrait des taxes prélevées sur le tabac, qui rapportent environ 15 millions par an», estime-t-il. Jean-Paul Humair juge que la mise en œuvre sera ardue. «Les pouvoirs publics réduisent leurs dépenses, les assurances sont peu enclines à investir dans la prévention. Peut-être faut-il imaginer un financement via la taxe sur le tabac ou une application à l’échelle d’un canton.».
Source : 20minutes