SUISSE : La nicotine des e-liquides offerte aux clients par les boutiques.

SUISSE : La nicotine des e-liquides offerte aux clients par les boutiques.

Le premier salon suisse consacré à l’e-cigarette ouvre ses portes demain à Montreux. Retour sur les pratiques, la législation et les aspects sanitaires liés au vapotage.


exp_8_nicotinev2La nicotine en Suisse ? Un véritable système D !


«La vente de liquides nicotinés pour la cigarette électronique est totalement illégale en Suisse, mais presque tous les commerces le font», explique Thierry Wyss, l’un des organisateurs du Swiss Vaping Days à Montreux. Cette réglementation ne touche que les professionnels. Les privés peuvent, eux, librement importer des produits nicotinés des pays qui l’autorisent ou commander par Internet de la nicotine pour leur consommation personnelle. La limite étant fixée à 150 ml de nicotine par personne et par commande.

Pour répondre aux besoins des consommateurs, les magasins spécialisés contournent la loi en offrant la nicotine à leurs clients. Ils rajoutent simplement de 0,3% à 2,5% de nicotine dans les différents arômes liquides choisis par le consommateur. «Certains commerces ont ouvert des clubs privés juste à côté du magasin, les personnes s’inscrivent et peuvent donc, via cette association, nicotiner les liquides qu’ils achètent», poursuit Thierry Wyss.

Du côté des professionnels du secteur, c’est silence radio ! Personne ne souhaite aborder la question. Pour le professeur Jacques Cornuz, directeur de la Policlinique médicale universitaire de Lausanne et responsable du Programme national pour l’arrêt du tabagisme «Vivre sans tabac» : «C’est un secret de Polichinelle, il est fort probable que de nombreux fumeurs le savent! Et tant mieux.»

«Oui je suis au courant, c’est pourquoi, face à ce principe de réalité, la future loi fédérale sur les produits du tabac (LPTab) projette d’autoriser la vente de liquides nicotinés», explique Karim Boubaker, médecin cantonal.

«Je ne pense pas que les boutiques arriveraient à survivre sans faire cela. Selon moi, ils font preuve de civisme en fournissant en nicotine des personnes qui souhaitent arrêter de fumer, même s’ils transgressent les lois», juge de son côté Olivier Théraulaz, président de Helvetic Vape, Association suisse des utilisateurs de vaporisateurs personnels.


Nouvelle loi pour 2018 ?7f288c_ab36f5b9abac4906acccf89435a97783mv2_d_1950_2048_s_2-jpg_srz_358_360_85_22_0-50_1-20_0-00_jpg_srz


La cigarette électronique n’est pas considérée juridiquement comme un produit du tabac. Elle est régie par la loi sur les denrées alimentaires. Une nouvelle loi sur les produits du tabac (LPTab), prévue au mieux pour 2018 et incluant l’autorisation des liquides nicotinés, est en préparation. Un projet qui coince sous la Coupole. Le Conseil des Etats a voté son renvoi au Conseil fédéral, un avis que ne partage pas la Commission de la santé publique du National qui veut que la loi soit discutée au parlement. En cas de vote défavorable par le Conseil national, en décembre, ou si la Chambre haute confirme son premier renvoi au printemps, le projet repartirait au Conseil fédéral et l’échéance pourrait être repoussée à 2021.

Cette loi ne satisfait pas complètement Olivier Théraulaz: «Pour supprimer le marché noir de la nicotine, il est nécessaire d’autoriser les liquides nicotinés en Suisse. Par contre, le projet vise aussi à assimiler l’e-cigarette aux produits du tabac. C’est ridicule d’aller dans ce sens-là, on n’aurait plus le droit de dire que la cigarette électronique est meilleure pour la santé qu’un autre produit du tabac, autrement ça serait considéré comme de la publicité.»

Le professeur Jacques Cornuz est plus mitigé sur la question: «Même si le vapotage est considéré comme produit du tabac dans ce texte, mieux vaut peut-être avoir cette loi que pas de cadre du tout.»

«Selon une sérieuse étude britannique, le risque pour la santé est diminué de 95% avec la cigarette électronique comparée à une cigarette classique, si le consommateur arrête complètement de fumer du tabac», argumente le professeur Jacques Cornuz. Un chiffre également mis en avant au début du mois par Simone Buchmann, porte-parole de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans les colonnes de l’édition alémanique de 20 minutes. Ce chiffre est le résultat d’un rapport du Tobacco Advisory Group du Royal College of Physicians au Royaume-Uni. Une étude que tempère le médecin cantonal, Karim Boubaker: «Les résultats de cette étude ont été passablement critiqués. Même si la réduction des risques est actuellement largement admise, il reste difficile de la quantifier.»

Pour les vendeurs d’e-cigarettes, pas de doute, la plupart se sont débarrassés de leur addiction grâce aux produits de vapotage qu’ils proposent. «L’e-cigarette, c’est l’invention qui peut sauver le plus de vie au XXIe siècle, affirme Stéphanie Ceppi, de Vap-E Shop à Vevey. Certains pneumologues ou médecins généralistes nous envoient leurs patients.» Le professeur Jacques Cornuz est l’un d’entre eux. «Je pousse mes patients à aller voir les boutiques de vapotage, je les aiguille sur des sites et des forums spécialisés pour se renseigner. Je parle aussi de la cigarette électronique à mes étudiants dans mes cours. Je pense que, sur ce sujet, il est nécessaire d’être proactif.»


iqosConcurrence d’iQOS ?


Le nouveau système iQOS de Philip Morris, qui fait chauffer une petite cigarette compressée, vient-il concurrencer le monde du vapotage? «Je pense que celui qui a essayé la vape ne va pas retourner sur des produits de l’industrie du tabac», explique Stéphanie Ceppi. Un avis partagé par Olivier Théraulaz: «Ce sont deux marchés différents, chaque personne dépendante à la cigarette qui souhaite arrêter doit trouver ce qui lui convient. Je suis pour une réduction du risque pour la santé, même si elle vient de l’industrie du tabac.»

Source : 24heures.ch

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A propos de l'auteur

Directeur général du Vapelier OLF mais également rédacteur pour Vapoteurs.net, c'est avec plaisir que je sors ma plume pour partager avec vous l'actualité de la vape.