C’est une sorte de libération que doivent ressentir les vapoteurs suisses depuis quelques jours. En effet, après des années d’attente et de frustration, la nicotine a enfin été autorisée à la commercialisation dans les e-liquides. Mais quelles sont les conséquences réelles de cette décision du Tribunal administratif fédéral (TAF) ?
UNE PREMIERE VICTOIRE MAIS PAS UNE FINALITE !
C’est une victoire ! Une victoire pour les vapoteurs, une victoire pour la réduction des risques. Pourtant, ce n’est qu’une bataille qui a été remporté car cette autorisation de la nicotine pour les e-liquides a un prix que les défenseurs de la cigarette électronique ne souhaitait pas payer. En effet comme rien n’est simple en matière de législation, cette décision risque de faire rentrer ces produits dans la catégorie des produits du tabac, au même titre que le tabac chauffé. Actuellement en consultation, la future loi qui entrera en vigueur au plus tôt en 2022 semble aller dans ce sens.
UNE EXPANSION DU VAPOTAGE CHEZ LES HELVETES !
Difficile de parler de réduction des risques et de mettre la cigarette électronique en avant dans un pays ou il est impossible de proposer des produits contenant de la nicotine. Avec cette décision du Tribunal administratif fédéral (TAF) (il faut savoir que l’ensemble du processus a pris deux ans) c’est une véritable opportunité qui s’ouvre pour tout les fumeurs suisses qui souhaitent en finir avec le tabagisme.
Il faut savoir qu’en Suisse, la proportion de vapoteurs reste assez faible. En effet, selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) seulement 0,7% de suisses utilisent la cigarette électronique alors que près de 25 personnes meurent chaque jour des suites du tabagisme. Il parait évident que cette décision devrait permettre au vapotage de gagner en popularité dans les mois et années à venir en Suisse.
Sur le site Migros Magazine, de nombreux témoignages montrent le soulagement des vapoteurs suite à cette autorisation de la nicotine. Luciano, 45 ans déclare « Je n’ai jamais compris cette interdiction. Comme si on refusait de nous aider à ne plus fumer.« .
Sandra, 47 ans semble soulagée par cette décision » C’était une évidence, Plus besoin de courir à l’étranger ou de tricher pour nous aider à arrêter de fumer »
VERS UNE EXPLOSION DU MARCHE DE LA VAPE EN SUISSE ?
Si pour la plupart des pays européens le marché de la cigarette électronique a clairement explosé en 2014, ce n’est pas tout à fait le cas de la Suisse qui a cause de cette interdiction de la nicotine est restée en retrait. Avec cette autorisation de la nicotine pour les e-liquides, c’est un nouveau secteur économique qui s’ouvre en Suisse. De nouvelles boutiques vont voir le jour, de nombreux fabricants d’e-liquides n’hésiteront plus à s’installer dans le pays et de plus en plus de salons dédiés à la vape s’organiseront dans les années à venir.
C’est par exemple une très bonne nouvelle pour le Vapecon Switzerland 2018 qui aura lieu le 19 et 20 Mai prochain.
UNE NICOTINE DEJA PRESENTE MÊME PENDANT L’INTERDICTION !
N’allons pas non plus croire que la nicotine était totalement bannie des boutiques de cigarettes électroniques en Suisse. En réalité, cela fait bien longtemps que la parade a été trouvé en ouvrant des clubs privés au sein même des boutiques afin de proposer de l’insertion de nicotine dans les e-liquides. Beaucoup de vapoteurs suisses n’hésitaient pas non plus à franchir les différentes frontiéres du pays afin de se fournir en e-liquides avec nicotine que ce soit en France ou encore en Allemagne.
Mais soyons clair, ces techniques qui relèvent plus du bricolage qu’autre chose n’ont pas aidé la cigarette électronique à s’imposer dans le pays. Grâce à l’autorisation des e-liquides nicotinés ce sont de nombreux produits indisponibles jusque la qui vont pouvoir rentrer en stock dans les boutiques. Cela devrait également simplifier la démarche des vendeurs en terme de conseil et améliorer la logistique de l’ensemble des professionnels de la vape présent dans le pays.
LA CONDITION DE VENTE DES E-LIQUIDES AVEC NICOTINE EN SUISSE
Malgré l’autorisation de vente qui a été prononcé, il est important d’apporter quelques précisions sur les éléments à respecter. En effet, pour être vendus les produits doivent répondre aux exigences techniques d’un État membre de l’UE ou de l’Espace économique européen (EEE) et être légalement commercialisés dans un État membre de l’UE ou de l’EEE. Si ces produits sont fabriqués en Suisse en vertu du droit de l’UE, leur transport est également autorisé.
Seul point noir au tableau, cette future loi actuellement en consultation qui pourrait venir contrarier la liberté des vapoteurs et du marché de la vape Suisse d’ici 2022. Car si actuellement, rien n’est défini en la matière Judith Deflorin, responsable de la division Accès au marché à l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) pense que les cigarettes électroniques devraient être soumises aux mêmes restrictions en matière de publicité et de distribution aux mineurs que les cigarettes traditionnelles. Avec la situation juridique actuelle, les publicités et les délais de livraison de nicotine ne sont pas encore réglementés.