Les nouveaux produits de tabac chauffé comme « IQOS » pourraient n’être soumises qu’à des taxes réduites. Des millions de francs échapperaient donc à l’AVS.
« PAS POSSIBLE DE TAXER CES PRODUITS COMME LES AUTRES ! »
Les géants du tabac font largement l’éloge de leur nouveau produit, la clope qui chauffe, mais ne brûle pas. C’est d’ailleurs un bon filon pour les entreprises, puisqu’il est moins taxé que les anciens produits. A la vente, la nouveauté n’est toutefois pas facturée moins cher. « Il n’est pas possible de taxer ce produit comme les autres cigarettes » explique David Marquis, porte-parole de l’Administration fédérale des douanes, car il est considéré comme du tabac à pipe.
La spécialiste des questions de santé au PDC, Ruth Humbel, conteste cette situation, et demande que ces nouvelles cigarettes soient taxées de la même manière. Le Conseil fédéral devrait se pencher sur la question prochainement. «Comme le prix final est le même que pour les paquets normaux, un plus grand bénéfice finit dans les poches des compagnies du tabac, explique-t-elle. Ces fonds échappent aux caisses de la Confédération, plus précisément à la prévention contre le tabac, l’AVS et l’AI.»
Ruth Humbel suggère que le tabac qui ne brûle pas a aussi un potentiel addictif, même s’il a été parfois loué comme une alternative moins risquée que le tabagisme classique. «Je trouve que la Confédération devrait commencer à réfléchir un peu plus tôt à sa façon de traiter ces nouveaux produits.»
Pour British American Tobacco, qui commercialise un de ces produits, le colossal investissement destiné à son développement justifie des taxes plus basses. Celui-ci se monte à environ 1,5 milliard de francs, un montant comparable à celui investi par Philipp Morris.
Du côté de l’UDC, le conseiller national Sebastian Frehner estime que les nouvelles taxes devraient être conservées telles quelles, pour éviter d’ajouter des obstacles pour les gens qui souhaitent s’éloigner de la cigarette classique.