A l’occasion de la Journée Internationale d’Action pour la Santé des Femmes (samedi 28 mai) et de la Journée Mondiale sans Tabac (mardi 31 mai), la Fédération Française de Cardiologie s’inquiète de l’évolution des accidents cardio-vasculaires chez les femmes en lien avec la progression de leur tabagisme. Rappelons qu’une consommation de seulement 3 ou 4 cigarettes par jour reste dangereuse pour la santé.
Le tabac est le facteur de risque dont la correction donne le plus grand effet de prévention cardio-vasculaire. Mais les bénéfices sont d’autant plus importants que le sevrage intervient précocement. Ainsi, arrêter de fumer avant 40 ans élimine à 90% le sur-risque ultérieur de décès par maladie cardio-vasculaire et arrêter avant 30 ans l’élimine pratiquement à 100 %. Le message essentiel est donc : arrêtez le plus tôt possible. Mais il n’y a pas d’âge au-delà duquel arrêter soit sans bénéfice.
« Le tabac ne détruit pas seulement le coeur. Il est responsable des accidents vasculaires cérébraux. Une augmentation significative de l’incidence des infarctus cérébraux liée au tabac est ainsi constatée chez les hommes et les femmes de moins de 55 ans. Il est aussi un des premiers facteurs de risque de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs chez la femme jeune« , rappelle le Professeur Claire Mounier-Vehier.
Il participe amplement à l’augmentation annuelle des hospitalisations (3% entre 2000 et 2013) pour anévrisme de l’aorte abdominale chez les fumeuses. Il favorise le cancer du poumon et d’autres cancers. En France, la mortalité par cancer du poumon chez la femme est devenue très proche de celle par cancer du sein ! Le tabac est responsable de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). « Cette atteinte des bronches longtemps sans symptôme apparent (il n’y a au départ pas toujours de signe d’essoufflement) crée des lésions irréversibles, même après un sevrage», regrette le professeur Thomas.
Enfin, le sevrage est plus difficile chez la femme que chez l’homme. Le stress au travail, conjugué à la gestion de vie familiale, à la précarité, sont autant de facteurs générateurs d’échecs et de rechutes. « Il est capital d’accroitre les mises en garde et de mettre en place un accompagnement solide auprès des femmes » insiste le Professeur Daniel Thomas.
Rappelons que la FFC lutte contre les maladies cardio-vasculaires depuis 50 ans. Association financée uniquement grâce à la générosité du public, reconnue d’utilité publique depuis 1977, elle est présente partout en France. Ses quatre missions sont : la prévention, la recherche clinique en cardiologie, l’accompagnement des patients cardiaques et la promotion des gestes qui sauvent.
Source : senioractu.com