Courir entre fumeurs permet de réduire sa consommation de cigarettes. Au Canada, un programme d’aide à l’arrêt du tabac propose un sevrage par le sport.
LE FOOTING EN GROUPE POUR ARRÊTER DE FUMER !
Fumer ou courir, il ne faut plus choisir. Au Canada, un programme d’aide à l’arrêt du tabac propose un sevrage par le sport. Plus particulièrement par le footing. Et cette stratégie paie, à en croire une étude publiée dans Mental Health and Physical Activity. Menée par l’université de Colombie-Britannique (Canada), elle montre que ces clubs de sport ont permis de réduire le nombre de cigarettes fumées.
Pendant 10 semaines, 168 Canadiens ont couru ensemble contre la cigarette. Leur soutien : Run to Quit, un programme qui s’adresse spécifiquement à cette population. Au programme, un entraînement à la course à pied par des professionnels. Mais ces derniers sont d’un genre particulier. Ils ont aussi reçu une formation pour l’aide à l’arrêt du tabac.
Au cours des séances, les entraîneurs ont alterné conseils techniques et accompagnement au sevrage. Une fois cette phase théorique, une course de 5 km était organisée. Grâce à leur inscription, les volontaires bénéficiaient aussi d’une hotline en permanence.
72 participants ont tenu jusqu’au bout du programme. Un premier succès. Mieux : la moitié d’entre eux a aussi arrêté de fumer. Une réussite confirmée par un test de monoxyde de carbone, réalisé par les coaches sportifs.
« Cela nous montre que l’activité physique peut être un moyen efficace d’arrêter de fumer, et qu’un programme communautaire peut le permettre, s’enthousiasme Carly Priebe, principal auteur de l’étude. Le faire de son côté est très difficile. »
L’autre bonne nouvelle, c’est que ce club communautaire apporte des bénéfices à tous. Parmi ceux qui n’ont pas réussi à se sevrer complètement, le nombre de cigarettes fumées chute radicalement. 90 % ont réussi à réduire leur consommation. En moyenne, la concentration en monoxyde de carbone dans le souffle des coureurs amateurs a baissé d’un tiers.
« Même si tout le monde n’a pas réussi à arrêter complètement, réduire sa consommation est déjà un succès, reconnaît Carly Priebe. La plupart des membres de notre étude n’avaient jamais couru avant. » Mais la continuité doit être assurée. L’arrêt du programme se traduit par la reprise du tabac pour certains. 6 mois après la fin de l’entraînement, seuls 20 % des participants étaient toujours non fumeurs.