Dans le cadre de la lutte contre le tabagisme, l’instauration des paquets neutres début 2017 devait réduire l’attractivité du tabac. Une nouvelle étude française semble prouver que la mission est accomplie chez les jeunes de 12 à 17 ans.
LE PAQUET PEUT CONTRIBUER A DENORMALISER LE TABAC CHEZ LES JEUNES
Dans le cadre de sa politique de lutte contre le tabagisme, la France instaure les paquets de tabac neutres au 1er janvier 2017. Les paquets ont tous la même forme, la même taille, la même couleur, la même typographie, ils sont dénués de logos et sont porteurs de nouveaux avertissements sanitaires visuels mettant en avant la dangerosité du tabagisme. Le but est de réduire l’attractivité du tabac, en particulier chez les jeunes de 12 à 17 ans, plus sensibles au marketing.
Pour évaluer l’impact de cette mesure, l’Inserm et l’Institut national du cancer ont lancé en 2017 l’étude DePICT (Description des Perceptions, Images et Comportements liés au Tabac). Cette étude téléphonique a interrogé 2 vagues différentes de 6 000 personnes représentatives de la population générale (4000 adultes et 2000 adolescents à chaque fois) – l’une juste avant la mise en place des paquets neutres, l’autre exactement un an après – sur leur perception du tabagisme.
Chez les adolescents de 12 à 17 ans, les résultats de l’étude montrent qu’un an après la mise en place des paquets neutres :
- 1 jeune sur 5 (20,8 %) a expérimenté le tabac pour la première fois contre 1 sur 4 (26,3%) en 2016 et ce, même en prenant en compte leurs caractéristiques démographiques et socio-économiques. Cette baisse est plus marquée chez les jeunes filles : 1 sur 10 (13,4 %) contre 1 sur 4 (25,2 %) ;
- Les jeunes sont plus susceptibles de considérer le tabagisme comme dangereux (83,9% contre 78.9% en 2016) et de déclarer avoir peur de ses conséquences (73,3% contre 69,2%) ;
- Ils sont également moins susceptibles d’affirmer que leurs amis ou leur famille acceptent le tabagisme (16,2% contre 25,4% et 11.2% contre 24,6%) ;
- Les jeunes fumeurs sont également moins attachés à leur marque de tabac en 2017 par rapport à 2016 (23,9% contre 34,3%).
Selon les auteures de l’étude, Maria Melchior et Fabienne El-Khoury, « ces résultats montrent que le paquet neutre pourrait contribuer à dénormaliser le tabac chez les jeunes et à en diminuer l’expérimentation« . Elles précisent que « l’effet global serait dû aux politiques de lutte contre le tabac incluant la mise en place des paquets neutres, l’augmentation de prix faites et annoncées, et les campagnes de sensibilisation« . Les études à venir se concentreront sur l’impact de cette campagne de sensibilisation sur la consommation régulière de tabac chez les adolescents.
Source : Doctissimo.fr