Presque aussi répandue que le diabète en France, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie respiratoire potentiellement grave et sous-diagnostiquée, due au tabagisme et à la pollution de l’air, affecte les femmes plus rapidement et sévèrement que les hommes, alertent les pneumologues à l’occasion de la Journée mondiale contre la BPCO, le 15 novembre.
UNE PATHOLOGIE QUI A FAIT 3,2 MILLIONS DE MORTS EN 2015 !
Bien que peu connue du grand public, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) était la quatrième cause de décès dans le monde en 2015, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), derrière les maladies cardiaques (neuf millions), les accidents vasculaires cérébraux (six millions) et les infections respiratoires basses (un peu plus de 3,2 millions).
Principalement due au tabagisme, y compris passif, et à la pollution de l’air (extérieur et intérieur), cette pathologie pulmonaire inflammatoire qui bouche les bronches a fait environ 3,2 millions de morts en 2015, soit une augmentation de 12% depuis 1990 selon une étude menée dans 188 pays par l’Institut de mesure et évaluation de la santé à l’université de Washington (États-Unis).
À l’occasion de la Journée mondiale de la BPCO le 15 novembre, les pneumologues français de la Fondation du souffle interpellent le grand public en lançant une campagne de sensibilisation axée sur la progression de la maladie chez les femmes, plus vulnérables et plus sévèrement touchées à tabagisme égal que les hommes, dès 35 ans.
Il y a 20 ans, la proportion de femmes atteintes était d’environ 20%, elle est désormais de 40% en France, ce qui représente un million de femmes. Fumer entre cinq et dix cigarettes par jour est d’ores et déjà un facteur de risque de BPCO chez les femmes, ainsi que l’exposition à certains produits ménagers, selon des études récentes.
Les personnes atteintes ont en moyenne cinq autres troubles ou comorbidités associées, qui peuvent affecter différents organes et des fonctions diverses : métaboliques, musculaires, cardiaques, gastro-intestinales et psychiques (anxiété, dépression). Chez les femmes, on retrouve des symptômes d’anxiété, de dépression et un essoufflement plus marqué que chez les hommes, constatent les pneumologues, qui seront mobilisés partout en France jusqu’à la fin du mois de novembre.
Les signes qui doivent alerter sont une toux chronique, des expectorations, un essoufflement à l’effort. Ils apparaissent progressivement, de façon insidieuse, et s’aggravent avec le temps, notamment au repos.
Le traitement consiste en l’arrêt du tabac, la prise de médicaments (principalement des corticoïdes pour traiter l’inflammation), l’exercice physique régulier, une alimentation en oxygène pour les cas les plus sévères, et l’arrêt de l’exposition aux substances favorisant la maladie (fumée de cuisine au bois, charbon, etc).
Source : Ladepeche.fr