Les dernières études sexologiques consacrées aux effets du tabac sur la sexualité sont unanimes. Le tabac provoque chez les hommes, comme chez les femmes, des effets délétères sur la sexualité. En tant que facteur de risque cardio-vasculaire reconnu, le tabac va favoriser principalement des troubles de l’érection chez l’homme et de lubrification chez la femme. Mais pas que.
ARRÊT DU TABAC : LA SANTÉ SEXUELLE S’EN RESSENTIRA
Une première en France, la campagne Moi(s) sans tabac vient de débuter et les bonnes raisons d’arrêter de fumer – au-delà des motivations personnelles – s’inscrivent désormais dans un cadre de santé publique solidaire et communautaire. Les techniques pour oser relever le défi sont connues et reconnues, les outils mis à disposition ne manquent pas (notons à ce propos que la vape peut aider considérablement à arrêter de fumer comme le rappelle régulièrement le Dr William Lowenstein, Président de SOS Addictions). Argument supplémentaire, lorsque l’on connaît les effets du tabac sur la sexualité, les raisons qui poussent à mettre la cigarette de côté peuvent s’en trouver renforcées. Qu’on se le dise, tabac et excitation sexuelle ne font pas bon ménage. Alors, arrêter de fumer pour mieux savourer sa sexualité ? Pourquoi ne pas essayer…
Les dernières études sexologiques consacrées aux effets du tabac sur la sexualité sont unanimes. Le tabac provoque chez les hommes, comme chez les femmes, des effets délétères sur la sexualité. En tant que facteur de risque cardio-vasculaire reconnu, le tabac va favoriser principalement des troubles de l’érection chez l’homme et de lubrification chez la femme. Mais pas que.
Chez l’homme, la prévalence des dysfonctions érectiles (pour les fumeurs réguliers de longue date) s’élève à 40% contre 28% dans la population générale[1]. Cela s’explique par le fait qu’une érection nécessite une bonne irrigation sanguine au niveau des corps spongieux et caverneux de la verge. Sachant que le tabac, la nicotine, le monoxyde de carbone et certains radicaux libres agissent comme des vasoconstricteurs, ils s’inscrivent de fait comme des antagonistes à la vasodilatation sine qua non à l’érection. Les dernières études épidémiologiques menées en Europe suggèrent ainsi que les fumeurs seraient deux fois plus sujets aux pannes d’érection que les non-fumeurs[2]. Parce que le tabac agit directement sur l’irrigation des vaisseaux, il provoque petit à petit une obstruction des artères péniennes nécessaires à la bonne qualité de l’érection. Au vu de ce constat, les dysfonctions érectiles (et notamment le cas d’absence d’érection matinale) peuvent représenter un indicateur « avant-coureur » de pathologies cardio-vasculaires plus étendues (atteintes des artères coronaires dans le cas d’une coronaropathie par exemple). D’un point de vue sexologique, les éléments à retenir sont qu’une consommation régulière de tabac peut altérer dans 40% des cas la mécanique sexuelle de l’homme et réduire de 25% minimum la qualité de son érection.
Chez les femmes, le tabac provoque des altérations au niveau de la lubrification vaginale lors de la phase d’excitation sexuelle. Outre les cas de sécheresses vaginales régulièrement rapportés par les femmes fumeuses, les conséquences vasculaires liées au tabagisme sont décuplées en cas de prise de contraception oestroprogestative (le risque de maladie cardio-vasculaire est alors multiplié par vingt). De récentes études ont démontré également l’impact du tabac dans des cas de fertilités, de complications obstétricales et de ménopauses précoces[3].
[1] Dr C. Rollini, « Tabac et sexualité »,
[2] Juenemann KP, Lue TF, Luo JA, Benowitz NL, Abozeid M, Tanagho EA. The effect of cigarette smoking on penile erection. J Urol 1987; 138:438-41.
[3] John G. Spangler, MD, MPH, Smoking and hormone-related disorders. Tobacco use and cessation 1999 11. Cherpes TL, Meyn LA, Krohn MA, Hillier SL, Risk factors for infection with herpes smplex virus type 2 : role of smoking, douching, uncircumcised males, and vaginal flora. Sex Transm Dis. 2003
Source : huffingtonpost.fr