Aujourd’hui c’est un nouveau tutoriel sur les fuites de vos atomiseurs que l’on vous propose ! Après notre petit tutoriel débutant sur la façon d’éviter ces fameuses fuites qui peuvent vous gâcher la vie, nous partons aujourd’hui dans un dossier évoquant tout d’abord les causes des fuites d’atomiseurs et ensuite la façon dont s’en débarrasser.
TOUT SAVOIR SUR LES FUITES SUR VOS ATOMISEURS !
Il faut distinguer trois types de fuites différentes sur un atomiseur :
- La plus courante est celle qui inonde nos jeans lors du remplissage.
- Celle qui vide le réservoir lorsque l’atomiseur est inactif, posé sur la table.
- Puis, il y a la plus vicelarde, que l’on ne voit pas de suite et qui nous poisse les doigts lorsque l’on vape.
Pour finir, on a parfois un signe distinctif qui annonce la fuite, c’est le glouglou que l’on entend à chaque aspiration, signe d’une résistance engorgée.
Mais avant de vous parler de ces diverses fuites, il est important de comprendre le principe de pression et de dépression qui s’exerce dans un atomiseur. Pour cela, une expérience simple permettra de mieux appréhender le problème des fuites, par un exercice trouvé sur le net (référence : http://phymain.unisciel.fr/leau-est-arretee-par-le-papier/ ) et facile à faire.
Verser de l’eau dans un verre (pas nécessairement jusqu’à ras-bord).
Placer une carte postale sur le dessus, la maintenir fermement contre l’ouverture et retourner le verre doucement.
Lâcher délicatement la carte postale : elle reste « collée » contre le verre et l’eau ne s’écoule pas.
QUELQUES EXPLICATIONS :
C’est la pression atmosphérique qui fait tenir la carte.
Si le verre est rempli à ras bord avant d’être retourné, il ne contient que de l’eau. C’est alors la pression de l’eau qui s’exerce sur la face supérieure de la carte tandis que sa face inférieure est soumise à la pression de l’air atmosphérique.
La pression atmosphérique vaut environ 1000 hPa et elle correspond à la pression exercée par une colonne d’eau de 10 m de haut. La pression atmosphérique étant supérieure à la pression de l’eau dans le verre, on comprend pourquoi la carte est soumise à une force de pression résultante dirigée vers le haut qui la maintient « collée » contre le bord du verre.
Si le verre n’est pas complètement rempli d’eau avant d’être renversé, il contient de l’eau et de l’air. La pression qui s’exerce sur la face supérieure de la carte est alors égale à la pression exercée par l’eau augmentée de la pression de l’air enfermé dans le verre. La pression de l’air dans le verre est inférieure à la pression atmosphérique car la carte postale est généralement un peu bombée vers l’extérieur, ou bien parce que l’expérimentateur a réussi à faire partir un peu d’eau (c’est une question d’habileté expérimentale). La pression sur la face supérieure diminue alors suffisamment pour que la pression atmosphérique qui s’exerce sur son autre face suffise à maintenir la carte en équilibre contre le verre.
REMARQUES :
La carte postale ne sert en fait qu’à empêcher la rupture de la surface de l’eau. Dans le cas d’une pipette utilisée en chimie, la surface inférieure de l’eau est suffisamment petite pour ne pas se rompre : le liquide ne coule pas spontanément.
On peut donc, dans l’expérience précédente, remplacer la carte postale par du tulle fin qui empêche la surface de l’eau de se rompre. Dès que la surface de l’eau est rompue, l’air peut s’introduire dans l’eau et provoquer son écoulement hors du verre.
Si l’on schématise un atomiseur et si l’on fait un parallèle avec cette expérience en incluant de nouveaux éléments pour comparer et confronter ces ensembles, on comprendra mieux notre problématique. A savoir : nos fuites.
Voilà l’expérience du verre auquel on a rajouté sur ce schéma, un capuchon en guise de « top cap ».
A l’intérieur du verre, on insère un élément, avec deux petits trou obstrués par de la ouate, qui ne contient que du vide. Cela représente la chambre d’évaporation (vide) et le capillaire (ouate). Au centre du carton, on a fait un trou inférieur au diamètre de ce nouvel élément pour schématiser l’airflow.
Le dernier schéma sert à comprendre pourquoi il est important de fermer l’airflow lorsque le top cap est ouvert et d’où l’intérêt de maintenir la feuille par un élément de soutien qui représente la base de l’atomiseur qui est, vissé au plateau.
Schématisons à présent, l’atomiseur :
Reprenons le cas de la fuite la plus courante
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Lors du remplissage. Que se passe-t-il ?
Lorsque vous retirez le top cap, vous créez un déséquilibre entre air et liquide.
La pression de l’atmosphère étant plus importante que celle du liquide, il est impératif de fermer l’airflow pour conserver une « contre pression » sous le réservoir et garder un équilibre afin que le capillaire ait une porosité efficace. Si l’airflow n’est pas fermé, le poids de la pression d’air sur le liquide, va forcer le capillaire à se gorger du fluide sans retenue puisqu’aucune contrainte (pression contraire) ne pousse à contre sens.
Voilà une première fuite qui pourra très facilement être évitée.
Il suffit simplement de fermer l’airflow avant de retirer le top cap pour remplir le réservoir. A défaut, certains vieux atomiseurs (clearomiser ou cartomiseur), n’ont pas de bague pour obstruer l’air flow, la manœuvre la plus simple, est de fermer celui-ci avec le pouce pour aider à maintenir une pression inverse, avant d’ouvrir le réservoir, le remplir et refermer. La manœuvre terminée, vous pouvez retirer votre pouce.
Autre cas de figure : les atomiseurs qui se dévissent par la base pour être remplis. Remplissez, revissez, puis bouchez l’airflow avant de remettre votre atomiseur dans le bon sens. Une fois le liquide descendu, vous retirez votre doigt.
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Votre atomiseur se vide doucement sans y toucher, alors que faut-il faire ?
Il est possible que votre atomiseur ait une mauvaise étanchéité, cela peut être dû à un réservoir fissuré, un joint perdu ou en mauvais état. Quoi qu’il en soit, cela perturbe quelque peu l’équilibre des forces et du liquide résiduel va doucement s’accumuler dans la base de l’atomiseur et finir par suinter pour s’échapper par l’airhole (ou du pyrex si celui-ci est fissuré).
Cela peut être du à un remplissage mal effectué et une compression dans la chambre qui ne s’est pas encore établie. Il suffit d’évacuer le surplus de jus en vapant quelques tafs sur une puissance plus haute, jusqu’à l’évaporation du jus, puis revenir à sa puissance de vape classique, avant d’arriver au dry hit.
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La fuite que l’on ne voit pas de suite et qui nous poisse les doigts lorsque l’on vape.
C’est en général celle qui ne se voit pas qui nous empoisonne le plus la vie. Elle est principalement due au positionnement du capillaire. Car celui-ci joue un rôle très important pour véhiculer la circulation et l’évaporation du liquide, mais il doit être positionné judicieusement pour éviter la fuite.
Chaque atomiseur a son propre format, et propose un placement du capillaire précis. Bien que cet emplacement soit différent sur chaque modèle, le capillaire doit néanmoins, sur TOUS modèles, obstruer le passage du liquide. Pour que le liquide ne passe qu’au moment de l’aspiration et de l’évaporation.
Que se passe-t-il lorsque l’on vape ?
Au moment de l’aspiration, on switch pour faire évaporer le liquide. A ce moment-là, le capillaire se gorge de jus pour compenser celui qui s’est vaporisé. Le circuit d’air permet de garder un certain équilibre. Car tout atomiseur doit être bien « étalonné » (équilibré) pour fonctionner correctement.
EXEMPLE :
Plus l’airflow est fermé, moins d’air vous aspirez et plus la résistance devra être haute (1Ω par exemple) avec une puissance appliquée qui sera basse (15/18W environ). A contrario, plus l’airflow est ouvert, plus d’air vous aspirez et plus la résistance devra être basse (0.3Ω par exemple) avec une puissance appliquée qui sera élevée (au-dessus de 30W dans ce cas précis).
Dans ces deux exemples, la quantité de jus qui sera vaporisée au contact de la résistance est différente. J’attire votre attention sur le fait que le capillaire doit absolument fermer la totalité de l’ouverture, car si cela n’est pas le cas, à chaque aspiration, vous allez sur engorger le coton qui ne pourra pas vaporiser tout le jus emmagasiné.
Ainsi, progressivement, à chaque aspiration, le liquide va doucement envahir le plateau de l’atomiseur, pour s’évacuer plus tard et créer ces fuites résiduelles.
Il faut bien comprendre ce fonctionnement global avant d’aller affronter notre dernier cas.
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Le glouglou que l’on entend à chaque aspiration, signe d’une résistance engorgée.
Comme expliqué ci-dessus dans le dernier exemple, il faut un équilibre de fonctionnement qui doit être respecté dans l’atomiseur. Non seulement entre le fluide et l’atmosphère, mais également entre la valeur de la résistance, la puissance de vape et l’ouverture des airflows.
La combinaison parfaite crée une harmonie nécessaire pour proportionner et compenser chaque étape.
Si tous les joints de votre atomiseur sont parfaits, si aucune fissure n’apparaît sur le pyrex et si le capillaire est bien positionné etc… il est toujours possible de se retrouver avec des glouglous désagréables. En effet, selon la valeur de votre résistance, il y a des ajustements à faire.
- Pour un montage classique avec une seule résistance en Kanthal, si sa valeur est de 0.5Ω, la puissance a appliqué varie dans une fourchette (selon l’ouverture de l’airflow), entre 30 et 38W environ. Cependant, il vous sera possible de vaper sur une puissance de 20W, mais à chaque aspiration, une grosse quantité de liquide va passer par le capillaire jusque dans la chambre d’évaporation, mais la puissance appliquée ne permettra pas à tout ce fluide de s’évaporer. Un cumul de jus va stagner sur le plateau et la résistance engorgée va finir par glouglouter.
Vaper en sous évaluant la puissance (par rapport à sa résistance), va progressivement engorger le capillaire et la résistance.
- A l’inverse, si vous appliquez une puissance de 50W, la résistance va rapidement s’assécher et créer ce que l’on appelle un dry hit (goût de brûlé). Votre coton est tellement sec, que les fibres commencent à brunir.
Soyez donc attentifs à bien régler votre puissance en fonction de votre montage et de la valeur de résistance obtenue. Si vous mettez 70W à un coil de 1.7Ω, non seulement vous expérimenterez la pénible expérience du dry hit mais, en plus, vous risquez de mettre le feu à votre coton ! Si vous vapez à 15W avec un double coil d’une résistance de 0.15Ω, ça va couler de partout !!!
Le problème de fuites est toujours une chose très désagréable et salissante dont on se passe aisément, mais ce n’est pas une fatalité, juste une question d’équilibre. J’espère que ce tutoriel vous aidera régler de nombreux problèmes.