Vapoter : Un mal nécessaire ou un risque calculé ?

Vapoter : Un mal nécessaire ou un risque calculé ?

Vapotage : Un outil précieux de réduction des risques ou une menace pour la santé publique ? Les experts s’expriment

Alors que des nuages parfumés à la barbe à papa et à la crème glacée à la fraise emplissent l’air, le débat sur la régulation du vapotage au Canada continue de faire rage.

La popularité des cigarettes électroniques ne cesse de croître, mais les interrogations sur le vapotage comme signe positif de changements ou comme nouvelle préoccupation de santé publique accrochant une nouvelle génération à la nicotine augmentent également.

Selon une enquête de Santé Canada, le taux de tabagisme chez les jeunes a diminué de 5 à 3 % entre 2019 et 2020. Cependant, le Canada affiche des taux de vapotage chez les adolescents parmi les plus élevés au monde, une enquête de 2023 montrant qu’environ un tiers des élèves de la 7e à la 12e année ont essayé de vapoter.

Depuis que le vapotage est devenu légal au Canada en 2018, le marché a été inondé de nouveaux produits. Plusieurs études ont conclu que le vapotage semble être moins nocif que le tabagisme, mais il n’est pas exempt de risques pour la santé.

Le vapotage de certains liquides à saveur de fruits a été montré comme produisant des composés dangereux appelés carbonyles volatils lors du processus de chauffage. Ces composés sont connus pour avoir des implications pour des maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC), des maladies cardiovasculaires et des cancers.

Une étude récente co-rédigée par Donal O’Shea, professeur à la RCSI University of Medicine and Health Science à Dublin, a utilisé l’intelligence artificielle pour analyser les composés chimiques de 180 saveurs de vape lorsqu’elles sont chauffées. Il a été découvert que les vapes produisent 127 produits chimiques « acutement toxiques », 153 « dangers pour la santé » et 225 « irritants ».

De plus, de nombreux experts ont mis en garde contre les effets à long terme encore inconnus de l’utilisation des cigarettes électroniques.

En juin 2021, le gouvernement fédéral a publié des projets de réglementation qui interdiraient la plupart des saveurs de liquides pour e-cigarettes à l’exception du tabac, de la menthe et du menthol. Cependant, ces interdictions de saveurs n’ont pas encore été mises en œuvre.

Au niveau provincial, le Québec, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest ont tous interdit la vente de produits de vapotage aromatisés, et le Manitoba envisage récemment de faire de même.

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé les premiers produits de vapotage aromatisés au menthol fin juin. Un responsable de la FDA, Matthew Farrelly, a déclaré dans un communiqué que l’agence avait « conclu que les avantages pour les fumeurs adultes » passant aux cigarettes électroniques « étaient suffisants pour l’emporter sur les risques pour les jeunes ».

Le 1er juillet, le gouvernement canadien a introduit une taxe sur les produits de vapotage, augmentant le coût d’une capsule de vape de 12 à 24 cents.

Mais tandis que les réglementations, les taxes et les restrictions sont débattues au Parlement, les défenseurs affirment que ces mesures sont mal orientées. Certains partisans du vapotage comme alternative au tabac disent que limiter les saveurs et augmenter les taxes serait un pas en arrière, obligeant les fumeurs potentiels de tabac à revenir à une alternative plus nocive.

Certains critiques ont accusé le gouvernement fédéral de « rester les bras croisés » en ce qui concerne le vapotage des jeunes. Mais les vapes ont également apporté des avantages réels, en particulier pour ceux qui ont réussi à arrêter complètement le tabac.

Alors, que doit faire le Canada ? Le vapotage constitue-t-il une menace légitime pour la santé publique ou est-ce une alternative bien plus sûre pour ceux qui seraient autrement vulnérables aux méfaits connus des cigarettes ?

A propos de l'auteur

Rédacteur en chef de Vapoteurs.net, le site de référence sur l'actualité de la vape. Engagé dans le monde de la vape depuis 2014, je travaille chaque jour pour que tous les vapoteurs et les fumeurs soient informés.